Les opérations de lutte antipollution ont débuté vendredi dans la zone du naufrage du navire italien Grande America. Une troisième nappe de fioul a été observée, ainsi que deux conteneurs à la dérive. Les moyens déployés s'emploient à minimiser tout risque de pollution du littoral atlantique.
Les conditions météorologiques sur la zone du naufrage du Grande America étaient vendredi très dégradées, rendant très difficiles les observations aériennes réalisées par l'avion de surveillance maritime de la Marine nationale.
Alors que deux nappes d’hydrocarbures avaient déjà été observées mercredi et jeudi, une troisième nappe d’une longueur de 4,5 km et d’une largeur de 500 mètres, d’aspect compact, a été observée à proximité de la zone de naufrage, à environ 325 km des côtes françaises. "Cette observation semble confirmer qu’il y a toujours un rejet de fioul lourd depuis l’épave", qui repose à 4 600 mètres de profondeur, a indiqué la préfecture maritime dans un communiqué. Les soutes du navire de 214 mètres de long étaient remplies de 2 200 tonnes de fioul lourd.
[#GrandeAmerica] Le directeur du @CedreBrest fait un point sur la 3ème nappe d'hydrocarbures observée hier à proximité de la zone du naufrage à 325 km des côtes françaises ⤵️@SGMer @Min_Ecologie @FdeRugy @EMSA_LISBON @meteofrance @MarineNationale @meteofrance pic.twitter.com/1RyRX4sDN9
— Premar Atlantique (@premaratlant) 16 mars 2019
Des conditions météo difficiles
Les opérations antipollution sont menées à l'aide de quatre navires spécialisés. Elles ont débuté vendredi après-midi en dépit de conditions météorologiques très compliquées. "Leur efficacité restera cependant tributaire des conditions météorologiques", explique la préfecture maritime de l'Atlantique, en charge de la coordination des opérations. Un remorqueur espagnol, équipé de capacités antipollution, rejoindra le dispositif en début de semaine prochaine. Un second remorqueur espagnol seraplacé en alerte et disponible à Santander. De plus, un avion de l'Agence espagnole en charge de la sauvegarde maritime pourra être sollicité pour des vols de reconnaissance.[#GrandeAmerica] Retour en #photos sur les actions de lutte anti #pollution conduites par le BSAA Argonaute hier après-midi @SGMer @Min_Ecologie @FdeRugy @CedreBrest @MarineNationale @EMSA_LISBON pic.twitter.com/s0QKHjAEaY
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Les deux premières nappes observées jusqu'à présent mesuraient 13 km de long et 7 km de large, pour l'une, et 9 km de long et 7 km de large, pour l'autre. Elles dérivaient jeudi plein est à la vitesse de 35 kilomètres par jour. Vendredi, elles n'ont cependant pas pu être observées à nouveau en raison d'une mer très agitée avec des creux de quatre mètres.
Les prévisions de vents et de courants font craindre une arrivée des nappes d'hydrocarbures sur les côtes de la Charente-Maritime et de la Gironde dans les prochains jours. Les deux départements ont été placés en "pré-alerte" pour anticiper tout risque de pollution.
Deux conteneurs à la dérive
Deux conteneurs ont en outre été localisés vendredi à la dérive : l'un à 30 km au nord-est de l'épave, l'autre à 90 km à l'est. Des avis urgents aux navigateurs ont été diffusés, afin de les prévenir de leur présence. Ils devraient être récupérés par l'armateur du navire, la société italienne Grimaldi.Le Grande America transportait 365 conteneurs, dont 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses, parmi lesquelles une centaine de tonnes d'acide chlorhydrique et 70 autres d'acide sulfurique. Il avait également en chargement plus de 2 000 véhicules.