Pour maintenir son activité, la maternité de Landerneau recherche activement des anesthésistes. Le 7 avril dernier, les équipes soignantes ont publié un clip vidéo reprenant la chanson "Lambé An Dro" du groupe Matmatah pour vanter l'ambiance et le cadre de travail dans l'établissement finistérien.
À la maternité de Landerneau, dans le Finistère, la bonne ambiance règne dans une vidéo publiée le 7 avril. Le personnel médical chante et danse ou joue des patientes sur le point d'accoucher, sur l'air de Lambé An Dro, célèbre hymne du groupe brestois Matmatah. "Si tu cherches un peu de gaieté, viens donc dans not'maternité" proposent les soignants landernéens, au lieu du fameux tour à Lambé.
"Notre but avec cette vidéo, on ne le cache pas, c'est de recruter des anesthésistes," confie Camille Rannou, sage-femme dans l'établissement finistérien.
Nos locaux sont quasiment neufs, très modernes, avec un accès direct à l'extérieur. Le cadre de travail pour nous et l'hospitalisation pour les couples sont très agréables. C'est vraiment une maternité dynamique.
Camille Rannousage-femme à la maternité de Landerneau
Outre leur rôle de figurants dans ce clip humoristique, les personnels de la maternité ont aussi écrit les paroles de la chanson et l'ont chantée, puis enregistrée. "Et le groupe du mari d'une collègue a fait la musique, ajoute Camille Rannou. On a même obtenu l'accord de Matmatah".
Mis à mal par la loi Rist
La maternité doit trouver des anesthésistes pour maintenir son activité. "Depuis début mars, de nombreux établissements ont beaucoup de mal pour trouver des intérimaires. Certains recherchent des médecins urgentistes. Nous, ce sont des anesthésistes" souligne Camille Rannou, qui travaille à la maternité de Landerneau depuis quatre ans.
Cette difficulté s'accroît avec l'entrée en vigueur de la loi Rist le 3 avril, qui plafonne les salaires des médecins intérimaires. "On assite à une sorte de poker menteur où les hôpitaux dépendent de ces intérimaires mais ceux-ci leur font comprendre qu'ils ne peuvent pas réaliser une garde pour un salaire si peu élevé" concède la soignante.
La maternité de Landerneau, qui fonctionne grâce à 5 ou 6 équivalents temps plein (ETP) en anesthésie, s'est donnée un peu de sursis : seules deux gardes restent à pourvoir sur tout le mois de mai. Les salariés restent vigilants pour que le service continue à fonctionner, d'autant qu'un départ à la retraite se profile. "Pour être tranquilles, l'idéal serait évidemment de recruter quelqu'un" conclut Camille Rannou.