Santé. Avec la loi Rist, les soignants craignent "une situation très critique" pour les petits hôpitaux

Avec l'entrée en vigueur de la loi Rist, le 3 avril prochain, et l'encadrement de la rémunération des médecins intérimaires, les soignants craignent la fermeture de lit et les opérations repoussées. Les directions des hôpitaux vont devoir s'adapter.

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La loi Rist, qui encadre la rémunération des médecins intérimaires, entrera en vigueur le lundi 3 avril. Pour certains hôpitaux de villes moyennes, ce sont de nouvelles difficultés qui s'ajoutent. Cette loi pourrait inquiéter certains hôpitaux de la région. Derrière ce plafonnement, il y a la volonté de mettre un terme aux dérives du système.

Dans un territoire déjà en manque de médecin et avec des difficultés pour répondre aux demandes des habitants, les médecins intérimaires seront désormais rémunérés 1 400 euros brut maximum pour une garde de 24 heures. Pour Christian Lemarchand, médecin urgentiste à la retraite et actuellement intérimaire, "accepter ce tarif, c'est brader notre diplôme". Ce dernier parle de "marché noir" de l'intérim à l'hôpital. "Les hôpitaux ne sont pas en position de force. Plus on est appelé à la dernière minute, plus les paies sont élevées".

Limiter les recours aux intérimaires

Katia Merienne, aide-soignante et secrétaire générale CFDT santé sociaux en Ille-et-Vilaine, dénonce "une situation très critique". Cette loi "avait été demandée pour plafonner les salaires des médecins intérimaires qui demandaient parfois des sommes folles pour venir dans nos établissements. Le problème auquel nous devons faire face, c'est que maintenant les salaires leur semblent dérisoires. Du coup, ils ne viennent plus", explique-t-elle.

Pour Mirtille Tetrel, responsable de la branche publique de l'Ille-et-Vilaine, "le risque est de voir partir ces intérimaires dans le privé ou dans des villes plus attractives comme en bords de mer". Elle ajoute : "Des directions risquent de proposer des avantages comme des logements de fonction". Même si elle admet que pour l'instant, cela reste des hypothèses.

Des services réduits ?

L'hôpital de Vitré devrait "fermer environ une trentaine de lits entre la médecine et la chirurgie" affirme Katia Merienne. À Fougères, "il manque des gynécologues sur la maternité depuis octobre 2022. Le service de pneumo cardio est réduit à 15 lits au lieu de 28. La médecine aiguë gériatrique est réduite également de cinq lits, voire plus en fonction des ressources médicales", déclare la secrétaire générale CFDT Santé sociaux du département. 

Ce plafonnement des honoraires fait craindre de nouvelles fermetures de lits et des délais d'opération plus longs par l'absence d'intérimaires. En 2021, le coût de l’intérim médical pour les hôpitaux français s’est élevé à 359 millions d’euros, selon le ministère de la Santé.

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