Déserts médicaux. Les infirmières en pratique avancée, la bonne solution pour soulager les médecins ?

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Les infirmières en pratique avancée suivent des patients, peuvent prescrire des ordonnances et certains examens. Une nouvelle profession qui pourrait soulager les déserts médicaux, mais qui suscite également la méfiance de certains médecins généralistes.
On les appelle I P A pour Infirmières en Pratiques Avancées. Lors de ses vœux à la Santé, le Président de la République a annoncé qu'il souhaitait aller plus loin. Mais ce nouveau métier peine à convaincre. Ces infirmières peuvent susciter l'hostilité de certains médecins, elles manquent cruellement de reconnaissance et ne s'y retrouvent pas forcément financièrement. ©Séverine Breton, Thierry Bouilly, Louise Lefol - France Télévisions

Les infirmières en pratique avancée suivent des patients, peuvent prescrire des ordonnances et certains examens. Une nouvelle profession qui pourrait soulager les déserts médicaux, mais qui suscite également la méfiance de certains médecins généralistes.

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C'est une profession méconnue, mais qui pourrait bien être un soulagement dans les déserts médicaux.

L'infirmier en pratique avancé (IPA) n'existe que depuis 2018, année de création de la formation en France.

Des infirmiers avec des compétences élargies

Ce nouveau statut permet aux infirmiers de disposer de compétences élargies, qui, en théorie, permet aux médecins de se dégager du temps et aux patients d'être pris en charge plus rapidement.

Mais quatre ans après la création de ce métier, qu'en est-il ? Est-ce que les IPA ont vraiment eu un impact sur le système de santé en France, notamment dans les déserts médicaux ?

Laurence Bot a fait partie de la première promotion de la faculté de médecine de Rennes, aujourd'hui elle travaille au CHU, et collabore au quotidien avec des médecins.

On ne remplace pas les médecins, nous n'avons pas fait l'équivalent de 10 ans de médecine en deux ans de master. Nous travaillons avec eux, nous collaborons avec eux.

Laurence Bot, infirmière de pratique avancée au centre cardio-pneumologique du CHU de Rennes

Une collaboration accueillie de manière très positive par le pneumologue avec qui elle collabore : "Le médecin a des compétences biologiques, radiologiques et en génétique moléculaire que l'IPA n'a pas forcément."

"L'IPA porte une attention particulière à son patient"

"Par contre, l'IPA porte une attention particulière à la vie du patient, à sa maladie, sur ce point-là, l'infirmier a souvent de meilleures compétences que le médecin, qu'il soit généraliste ou spécialiste", estime Hervé Léna, pneumologue au CHU de Rennes.

Un constat partagé par Stéphane, qui rend visite à Laurence Bot depuis quelques temps : "Elle prend plus de temps qu'un médecin, se penche plus sur mon cas. Cela fait du bien de parler de sa maladie."

Une installation parfois difficile en campagne

Mais dans un désert médical, il n'est pas toujours facile de s'installer pour une infirmière en pratique avancée.

Delphine Flouriot, par exemple, a dû vendre sa maison et faire un emprunt pour pouvoir se former au métier.

Même après s'être installée à La Chapelle-Janson, en Ille-et-Vilaine, elle a peiné à trouver des médecins souhaitant collaborer avec elle.

"On a du mal à se faire reconnaître, notamment parce que c'est un métier récent et peu connu, tout est encore à construire", concède-t-elle.


Depuis son arrivée dans cette commune de moins de 1500 habitants, le cabinet du médecin n'a pas forcément désempli, mais le temps de prise en charge des patients a diminué.

Si la profession d'infirmier en pratique avancée peut être un espoir pour lutter contre les déserts médicaux, il faudra que ce métier se développe.

Seulement 93 infirmiers en pratique avancée en Bretagne

Le gouvernement avait annoncé vouloir développer la profession pour lutter contre les déserts médicaux et pour soigner le système de santé, un souhait répété par Emmanuel Macron lors de ses derniers vœux au personnel soignant.

En attendant, l'objectif des 5 000 infirmiers en pratique avancée sur tout le territoire national, pour 2022, est bien loin d'être atteint, ils étaient à peine mille en 2021 et seraient quelque 1700 en 2023.
Et la région Bretagne n'en compte aujourd'hui, que 93.

(Un reportage de Séverine Breton, Thierry Bouilly et Louise Lefol)

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