One Ocean Summit. Les iles bretonnes en première ligne et en action contre le réchauffement climatique

Sein, Molène, Ouessant ne sont pas raccordées au réseau électrique. Pour se chauffer et s'éclairer, les habitants ont jusqu'ici recours à des générateurs qui émettent du CO2 et pourraient donc mettre leurs îles en danger. Les trois îles se sont donc lancées un défi : en 2030, leur énergie sera 100% renouvelable.

Sur les cartes et dans les manuels de géographie, on lit que l’île de Sein culmine à 1 m 50 d’altitude. Si comme le prévoient les scénarios qui évoquent le réchauffement climatique, le niveau des océans monte d’un mètre d’ici 2100, le sort de l’île et de ses habitants pourrait être vite réglé. Les tempêtes ont déjà emporté sa digue.

Molène, qui culmine à 26 mètres, et Ouessant, dont l’altitude moyenne est à 61 mètres, sont un peu plus protégées. Mais elles savent qu’elles seront impactées… la multiplication des tempêtes hivernales, l’acidification des océans.. la disparition de certaines espèces.

Ce n’est pas Sein, Molène et Ouessant qui vont régler le problème du réchauffement climatique, mais si ces petits territoires qui sont en première ligne du changement climatique ne font pas d’efforts, qui va en faire ?

Denis Bredin, directeur de l'association des îles du Ponant

Un objectif : 100% d’énergie renouvelable sur les îles

Sur les îles qui ne sont pas raccordées au réseau électrique, toute l’énergie est fournie par des générateurs, et donc du fioul. "Chaque Kilowatt émet donc un kilo de CO2, alors que sur le continent, le même Kilowatt, issu pour beaucoup du nucléaire, mais aussi d’un peu de renouvelable, n’émet que 90 g de CO2" explique Denis Bredin, le directeur de l'Association des îles du Ponant.

Depuis 2015, les iles travaillent à réduire leur bilan carbone avec un objectif ambitieux : 100% d’énergies renouvelables en 2030, 50% en 2023.

La réalité : 20 % de renouvelable

En ce début d’année 2022, on en est loin. Sein ne couvre que 20% de ses besoins avec du renouvelable. A Ouessant, des panneaux photovoltaïques ont été installés sur les bâtiments municipaux, ce qui permet à l'île d'atteindre 5%. Molène pour l’instant est à la traine. 


"Mais beaucoup de projets devraient prendre forme dans les mois qui viennent," rassure Denis Bredin. A Sein, une éolienne sera mise en service avant la fin de l’année, ce qui devrait faire passer la part du renouvelable à 60%.

A Molène, un projet de centrale photovoltaïque à Molène est en bonne voie. Cette seule installation pourrait lui permettre de dépasser les 60% d’énergie produite avec le soleil.

Sur l’île d’Ouessant, les essais d’hydroliennes doivent redémarrer au printemps, le photovoltaïque se développe, mais le projet d’éolienne est pour le moment stoppé.

"Il y a des ratés, des retards, reconnait Denis Palluel, le maire de l'île d'Ouessant, mais je suis persuadé que plus on sera autonome, mieux ce sera. Il faut que l’on fasse sur place ce que l’on peut faire sur place.

Des économies importantes à réaliser

Un peu plus de 1 200 personnes vivent à l’année sur les trois îles. "Les modes de chauffage sont essentiellement électriques avec 72% de logements à Molène, 73% à Ouessant et 80% à Sein" détaille le programme pluriannuel de l'énergie des îles du Ponant. 

Sur les trois îles, un programme de maîtrise des dépenses énergétiques a été lancé en 2015. Isolation des bâtiments, installation de lampes basses consommation, d’électroménager moins gourmand en électricité.  

"Cela a permis de générer 20% d’économie d’énergie, mais cela n’est pas suffisant", insiste Denis Bredin. 

Les îliens savent qu’il va leur falloir innover. Le soleil seul ne sera pas suffisant pour fournir de l’énergie, le vent seul non plus… Mais avec le soleil, le vent et la mer, Sein, Molène et Ouessant pourraient demain être autonomes et servir de modèles au continent.  

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