Un missile M51 va être lancé depuis Penmarc'h, le mercredi 15 juin prochain. Les anti-nucléaires sont déjà montés au créneau.
Le mercredi 15 juin prochain, à Penmarc'h (29), un missile M51 va être lancé, dans le cadre de l'opération "Bellerophon". L'information, publiée par l'aviation civile, a été confirmée cet après-midi par la préfecture maritime. Les Penmarchais, qui connaissent le dispositif, ont vite compris qu'il s'agissait d'un tir de missile.
En 2013, un tir équivalent avait échoué. L'engin s'était auto-détruit après une minute, soit juste après son décollage.
La Fédération anti-nucléaire vent debout
Pour ce nouveau lancer, la Fédération antinucléaire parle d'"une nouvelle version du missile : de 12 m de haut, de 2 m de diamètre et d’une masse supérieure à 50 tonnes, destiné à embarquer une puissance de frappe de 600 fois celle de Hiroshima jusqu’à 9 000 km de distance".Autre grief lancé à l'opération par la Fédération : "l’essai, réussi ou raté, coûtera, en nos temps de vaches maigres budgétaires, au moins la bagatelle de 120 millions d’euros", estime-t-elle.
Rassemblement
Le Collectif Bretagne du Mouvement de la Paix a d'ores et déjà prévu un rassemblement, le 12 juin prochain à 12 h, à Penmarc'h. Le Mouvement de la paix appelle tous les citoyens et les associations à "venir exprimer leur volonté que la France respecte le droit international et stoppe les programmes de modernisation de ses armes atomiques", et "à participer au nécessaire débat citoyen sur les moyens à mettre en œuvre pour aller vers un monde de paix et de sécurité humaine débarrassé des armes nucléaires.""Ce tir illustre la politique dangereuse de la France qui viole le droit international en matière de désarmement nucléaire", estime l'association.
Le rassemblement commencera par un pique-nique au pied du phare d'Eckmühl.
Groupe de travail
"L'Assemblée générale de l'Onu a décidé, en décembre 2015, de la création d'un groupe de travail ouvert pour 'étudier des mesures légales, efficaces et concrètes pour réaliser et maintenir un monde libéré des armes nucléaires'. [...] La France refuse jusqu'à présent de participer à ce groupe de travail", précise le communiqué du Collectif Bretagne du Mouvement de la Paix.Le 1er mars 2016, le ministre des Affaires Étrangères avait répondu à une question du député Denis Baupin portant sur cette non-participation au groupe de travail. Le ministre a assuré que "la France sait qu'il ne suffit pas de proclamer le désarmement nucléaire immédiat et total : le désarmement ne peut progresser qu'en prenant en compte le contexte stratégique et les impératifs de sécurité qui en découlent. L'approche française est donc une approche réaliste".