Ce lundi, de nouvelles voix se sont fait entendre pour réclamer la démission du ministre Richard Ferrand, candidat aux législatives (La République en marche!) dans la 6ème circonscription du Finistère, épinglé pour une affaire immobilière impliquant sa compagne.
Après avoir été la cible d'attaques de ténors de droite depuis plusieurs jours, le ministre de la Cohésion et des territoires se voit touché par des ataques venant de la gauche, lui le député ex-PS du Finistère. Des voix qui s'élèvent ce lundi, jour de la publication dans la presse du témoignage d'un avocat spécialisé dans les questions immobilières, aujourd'hui retraité, relançant le débat. Ce dernier, à l'origine de l'opération immobilière dénonce un "enfumage" de la part du ministre et dit avoir été "choqué sur le plan moral".
Affaire Ferrand : l'avocat à l'origine de l'opération immobilière dénonce un "enfumage" de la part du ministre
Affaire Richard Ferrand : pourquoi l'opération immobilière pose question
"Je considère qu'il n'y avait pas de conflit d'intérêts", s'est défendu Richard Ferrand dans Le Parisien, soulignant n'être "ni marié, ni pacsé" avec sa compagne, avec qui il n'a "pas de patrimoine commun".
Démission réclamée par la gauche
Premier secrétaire du Parti socialiste et candidat aux législatives, Jean-Christophe Cambadélis a estimé ce lundi que Richard Ferrand devait "évidemment" démissionner. "Il doit prendre en compte le fait que cette situation est intenable, on passe plus de temps à discuter de ça que de la réforme sur le code du travail", a-t-il jugé sur franceinfo.L'eurodéputé EELV Yannick Jadot, allié du candidat PS Benoît Hamon lors de la présidentielle, a estimé le maintien de Richard Ferrand au gouvernement "injustifiable" d'un point de vue "éthique". "Est-il indispensable que M. Ferrand reste ministre?" s'est interrogé Roger-Gérard Schwartzenberg, chef de file des députés PRG, parti d'où sont issus deux ministres, pensant "opportun" que le parquet ouvre une enquête.
Pas d'enquête de justice
Le parquet de Brest a décidé vendredi de ne pas ouvrir d'enquête sur le volet immobilier, et le parquet national financier n'est pas compétent "à ce stade" selon une source proche du dossier.Selon Le Canard enchaîné, les Mutuelles de Bretagne, dont Richard Ferrand était le directeur général, avaient souhaité en 2011 louer des locaux commerciaux à Brest pour ouvrir un centre de soins. L'entreprise avait choisi, entre trois propositions, celle d'une société immobilière appartenant à la compagne du ministre.Affaire Ferrand: les faits dénoncés ne permettent pas d'ouvrir une enquête
Le Premier ministre Edouard Philippe issu de LR a renouvelé vendredi sa confiance à Richard Ferrand et considéré que les électeurs seraient "juge de paix".
Face aux critiques tout le week-end, Richard Ferrand, en campagne dans sa circonscription du Finistère, a dénoncé dimanche une "exploitation politique" et insisté sur son "honnêteté".
En campagne dans le Finistère, Richard Ferrand exclut toute démission
En déplacement à Huelgoat dans le Finistère, le ministre de la Cohésion des Territoires, Richard Ferrand a exclu toute démission, au lendemain de révélations du Canard enchaîné épinglant la location de locaux appartenant à sa compagne par les Mutuelles de Bretagne qu'il dirigeait alors.
Attaques de la droite sur fond de moralisation de la vie publique
A droite, on ne se prive pas de souligner que le premier texte gouvernemental en préparation porte sur la moralisation de la vie publique. Elle n'hésite pas à faire un parallèle avec l'affaire des emplois présumés fictifs dans la famille de François Fillon."Il faut que le ministre lui-même prenne ses décisions, il faut que le garde des Sceaux (François Bayrou) sorte de sa torpeur et de son silence", a exhorté sur BFMTV François Baroin, chef de file LR pour les législatives.
Pour Jean-Frédéric Poisson, président du PCD, "la sévérité de Richard Ferrand à l'égard de François Fillon il y a quelques mois devrait conduire M. le ministre Ferrand à adopter une attitude conforme à celle qu'il demandait à François Fillon de s'appliquer".
"Il n'y a aucune complaisance à l'égard de quiconque (...), en même temps, nous ne cédons pas aux rumeurs", a plaidé sur France Inter le "M. Investitures" de La République en marche! Jean-Paul Delevoye.
La question d'une démission de M. Ferrand, "c'est son affaire", a glissé la ministre MoDem des Affaires européennes Marielle de Sarnez, qui jugeait dimanche l'affaire "close".