La réclusion criminelle à perpétuité a été requise ce mardi devant les assises de Loire-Atlantique contre Hubert Caouissin pour le quadruple meurtre de la famille Troadec, en février 2017, à Orvault, près de Nantes.
Hubert Caouissin et Lydie Troadec comparaissent depuis onze jours devant la cour d'assises de Loire-Atlantique pour le quadruple meurtre, celui d'une famille en 2017 à Orvault.
Alors que ce mardi matin les plaidoiries des parties civiles ont eu lieu, l'après-midi était consacrée aux réquisitions du ministère public. La réclusion criminelle à perpétuité a finalement été requise à l'encontre d'Hubert Caouissin, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.
M. Caouissin est à l'origine de la mort de quatre personnes dans un bain de sang épouvantable (...) Il est trop dangereux, il n'est pas question qu'il sorte
M. Caouissin a répété à plusieurs reprises avoir été assailli par sa belle-famille, lors de son entrée de nuit dans leur pavillon et avoir dû les tuer pour se défendre. "La scène qu'il a décrite, elle n'a aucun sens", a tranché Mme Gazzera. "Vous allez devoir vous interroger si à quatre contre un, on peut s'en sortir indemne, sans aucune égratignure", a-t-elle dit aux jurés, en vilipendant les "élucubrations" de M. Caouissin.
"C'est une certitude, il y a eu un massacre" dans la maison d'Orvault, près de Nantes, où Hubert Caouissin a tué son beau-frère et sa belle-soeur, Pascal et Brigitte Troadec, et leurs enfants Charlotte, 18 ans, et Sébastien, 21 ans, dans "un bain de sang", "extrêmement violent", a assuré Charlotte Gazzera. Elle a souligné "l'acharnement déployé pour les éliminer", qui ne laisse aux jurés "aucune possibilité de savoir" comment sont mortes les quatre victimes dans la nuit du 16 au 17 février 2017.
Les techniques utilisées par les enquêteurs pour rassembler les restes humains sont celles déployées après des catastrophes aériennes ou des attentats, a-t-elle relevé. Au final, 2.914 morceaux d'os, pesant à peine plus de 300 grammes, et "379 morceaux de chair" ont été retrouvés dans la ferme bretonne des accusés où Hubert Caouissin a détruit les corps. Il y a notamment "écorché" les corps, "il faut se la figurer, cette scène", le fait d'"être capable de retirer la peau des corps", a insisté Mme Gazzera. Selon elle, l'accusé de 50 ans a fait preuve d'une "méthode infaillible" qui permet de "servir l'histoire qui l'arrange".
La magistrate a également demandé aux jurés de ne pas tenir compte du "délire paranoïaque" dont souffre M. Caouissin et qui serait de nature à lui faire bénéficier d'une atténuation de peine. "Je ne vais pas récuser ce délire paranoïaque dont tout le monde dit qu'il fut là (...). Le délire paraît de façon très claire encore là (...). Ce que je vous demande, c'est de ne pas en tenir compte", a enjoint la magistrate.
Pour Stéphane Cantero, le second avocat général, Hubert Caouissin et Lydie Troadec vivaient "repliés sur eux-mêmes" et "unis dans la haine du couple rival" formé par Pascal et Brigitte. Il a reproché aux accusés de se victimiser et estimé qu'Hubert Caouissin avait livré des "versions qui vont s'affiner" au fil de la découverte de nouveaux éléments par les enquêteurs.
Trois ans de prison ferme requis contre Lydie Troadec
La peine maximale, trois ans de prison ferme, a également été requise à l'encontre de Lydie Troadec, 52 ans, jugée pour modification de scène de crimes et recel de cadavres.
M. Cantero a estimé qu'elle aurait mérité "une peine bien supérieure", en moquant le rôle de "nunuche soumise (...) à maman et à son compagnon" que jouerait l'accusée pour échapper à une peine trop lourde. Lydie Troadec "n'est jamais intervenue pour contrecarrer" les plans d'Hubert Caouissin, a regretté Charlotte Gazzera.
Les victimes sont soulagées par l'arrêt de la cour d'assises. Elles ne viennent pas chercher la vengeance, elles viennent chercher une écoute auprès de la justice.
Le verdict est attendu ce mercredi après la prise de parole des avocats de la défense.