Les plaidoiries des parties civiles ont eu lieu ce matin à la cour d'assises de Loire-Atlantique où sont jugés Hubert Caouissin et son ex-compagne Lydie Troadec pour un quadruple meurtre.
Les plaidoiries des parties civiles ont été entendues ce mardi matin à la cour d'assises de Loire-Atlantique. Hubert Caouissin est poursuivi pour "meurtre précédé, accompagné ou suivi d'un autre crime" et "atteinte à l'intégrité de cadavres" tandis que son ex-compagne Lydie Troadec qui comparaît libre l'est pour "recel de cadavres" et "modification des preuves d'un crime".
"Ramener les victimes dans cette salle d'audience, les faire exister"
"La famille entière a disparu, c'est ça le vide", s'est indigné un avocat des parties civiles au procès Troadec, défendant avec sa consoeur l'idée qu'Hubert Caouissin a tué intentionnellement quatre membres de sa belle-famille pour le vol supposé d'un trésor de lingots d'or. "Ce trésor, il l'a utilisé comme un Karcher à projeter de la haine", a lancé Cécile de Oliveira, avocate de la famille de Brigitte Troadec, assurant que "Brigitte et Pascal sont morts en sachant le meurtre de leurs deux enfants".
Il y a depuis longtemps dans la tête d'Hubert Caouissin cette idée de tuer, ce délire n'est pas la cause de tout.
Maître de Oliveira et Maître Olivier Pacheu, avocat de la famille de Pascal Troadec, ont chacun fait le récit de la nuit du 16 au 17 février 2017. Ils estiment qu'Hubert Caouissin est venu avec l'intention de tuer le couple Troadec et leurs enfants, Charlotte, 18 ans, et Sébastien, 21 ans. Depuis deux semaines, l'accusé a lui assuré devant la cour d'assises de Loire-Atlantique qu'il s'agissait d'une dispute ayant dégénéré en bagarre mortelle avec un pied de biche. "Ce n'est pas par hasard qu'il a fait disparaître" l'arme du crime et les crânes des victimes, a fait valoir Maôtre Pacheu, estimant qu'il n'y avait qu'"un seul scénario possible : la surprise".
"Ça ne peut débuter que par la mort de deux enfants", a-t-il aussi assuré durant sa plaidoirie, expliquant à la sortie de l'audience être affecté par la douleur de ses clients "qui font face à ce vide abyssal d'une famille qui a complètement disparu". "Même dans la mort, ils n'existent plus", a-t-il aussi relevé, égrenant les termes utilisés par le médecin légiste au sujet des quatre corps "décapités, écorchés, dépecés, désossés, incinérés" par l'accusé dans sa ferme du Finistère. endant plusieurs journées et nuits qu'il a passées à éliminer les traces de ses crimes, "la mort a été le métier d'Hubert Caouissin", a déclaré Maître de Oliveira.
Les deux avocats ont défendu l'idée qu'Hubert Caouissin avait pensé à tuer longtemps avant le passage à l'acte, Maître de Oliveira estimant qu'il avait "jeté de la poudre d'or aux yeux" de son entourage avec l'histoire des lingots volés, et Me Pacheu insistant sur un enregistrement de 2014 dans lequel il déclare que "pour des sommes comme ça, on éradique des familles".
J'ai surtout voulu faire passer beaucoup d'humanité dans ce procès où il n'y a eu que de l'horreur. J'aimerais que l'on puisse avoir un peu d'émotion dans ce procès parce que, voyez, ça en manque beaucoup. Probablement que nous sommes complétement sidérés par la gravité de ce qui s'est passé.
Cet après-midi, la cour entendra les deux réquisitoires du ministère public. Le verdict du procès est attendu ce mercredi.