Depuis les annonces du gouvernement pour faire face à la troisième vague de l'épidémie de coronavirus, les professionnels du tourisme voient leurs réservations annulées. Ils espèrent pourtant qu'après avril ils pourront compenser les pertes de ce début de saison.
Après les annonces du gouvernement liées à la crise sanitaire, le calendrier des vacances voient des changements tandis que les déplacements sont restreints sur tout le territoire. "Toutes les réservations du mois d'avril ont été annulées" confie Carole qui gère une maison d'hôte à Bénodet avec son compagnon. "On n'était pas complet car tout le monde était dans l'attente." Elle souligne :"C'est toujours un coup dur, quand on change de vie pour ouvrir une maison d'hôtes, on a envie qu'elle soit remplie."
Pierre son conjoint estime ne pas avoir à se plaindre et évoque la situation des personnes en réanimation. "Ce ne serait pas correct."
Il estime juste faire face "à des obstacles" mais dit-il "on va les franchir." Il ajoute "Ce confinement pendant un mois, c'est pour nous l'occasion de faire des travaux, de faire de la rénovation, de mieux se préparer pour la saison qui sera belle. C'est un temps libre qu'on ne souhaitait pas mais on préfère ne pas le subir. On ne sait pas trop quand on va redémarrer mais on reste optimiste. La région accueille de plus en plus de touristes."
"On espère sauver le week-end de l'Ascension"
Nicolas Dayot, président national de la fédération de l’hôtellerie de plein air et propriétaire du camping plage du Tréguer à Plonevez-Porzay dans le Finistère, confirme les annulations aussi dans son secteur. "Ce n'est pas facile à digérer même si on s'y attendait". "On va pouvoir accueillir les clients mais avec des limites beaucoup plus fortes car seuls les clients qui habitent à 10 km pourront venir." Il sait que le mois d'avril fonctionnera presque à vide.
Il rappelle pourtant que tous suivront les règles établies, nécessaires pour la suite. "Les campings peuvent accueillir des clients jusqu'à lundi. Ensuite ces derniers peuvent rester dans le camping pendant quatre semaines."
Il faut mettre à profit ce mois compliqué pour pouvoir circonscrire le virus, de façon à pouvoir sauver le reste de la saison
"Nous avons espoir qu'à partir de la mi-mai la situation se desserre et que la vraie saison démarre avec l'Ascension et l'ouverture des piscines."
Il relève qu'en 2020, les campings ont moins souffert que d'autres hébergements touristiques, plus faciles à gérer pour le protocole sanitaire. Il résume pourtant une situation contrastée. "On a perdu 20 % de notre activité économique l'an dernier. L'été, même s'il n'a pas été mauvais, n'a pas été suffisant pour compenser les pertes du printemps. Ceux qui accueillaient une grande proportion de touristes britanniques ont vu des pertes importantes, jusqu'à 80 % de leur chiffre d'affaires surtout pendant l'arrière saison".
Pour lui, il faut garder le cap. "Je pense que 2021 sera meilleur, grâce au vaccin, grâce à l'allongement de la saison jusqu'en octobre, et parce que les Français ont besoin d'une parenthèse de vacances."
En chiffres
Avril reste "un petit mois". Il représente 6% de la fréquentation totale des campings sur l'année.
En France, le secteur comptabilise 125 millions de nuitées par an. En Bretagne ce sont 12 millions de nuitées, devant les hôtels (6 millions) et les meublés (2 millions). C’est donc le premier hébergement touristique collectif.