Gras de Douarnenez. Quand les jeunes prennent la relève. "C'est la revanche sur les parents"

Le défilé des Gras, ce dimanche, a attiré une foule nombreuse à Douarnenez. Chars et fanfares ont parcouru la ville. Parmi eux, des jeunes Penn-Sardin qui, après avoir marché dans les pas de leurs parents pendant des années, reprennent le flambeau à bord de leur premier char.

"Cette année, on s’émancipe". Ces jeunes Douarnenistes ont décidé de défiler sans leurs parents et de construire leur premier char pour l'édition 2022 des Gras.
Arthur, architecte dans la vraie vie, a bossé sur les plans. Marion, médecin mais aussi couturière à ses heures, a imaginé les costumes. Et les voilà, ce dimanche, aux commandes de "la navette de Thomas Pesket".

"Sardines intergalactiques"

Le jeu de mot n’aura échappé à personne. Pesked, en breton, c’est le poisson et au pays des Penn-Sardin, le clin d’œil tombe sous le sens. "Nous sommes des sardines intergalactiques" s’amuse Eloïse, vêtue d’une robe en écailles bleues, la tête cerclée de deux antennes en forme de petites boules à facette.    

Il y a quelques jours, ils ont adressé un message à Thomas Pesquet. "Bon, il n’a pas répondu, mais on l’attend, hein ! On ne sait jamais". Le spationaute français rate quelque chose. Car l’engin spatial en carton et ossature bois vaut bien un voyage dans le Finistère.  

La navette fend la foule, propulsant ici et là confettis et bulles de savon. "On est trop heureux de faire ces Gras, souligne Marion. On avait cette idée en tête depuis longtemps : fabriquer notre char et défiler entre potes". La relève est assurée. "Ah ça, c’est clair, sourit Eloïse qui participe au carnaval depuis son enfance. Je suis née à Douarnenez, j’ai été au collège et lycée ici. Certains sont partis faire leurs études ailleurs, d’autres sont restés. Les Gras, c’est aussi l’occasion des retrouvailles entre nous".

Une bande de copains dont les parents défilent également, "ils sont un peu plus en avant du cortège", chacun son Gras. Sauf pour Didier, le père de Marion, qui, dans sa combinaison d’astronaute, a pris le volant du tracteur emmenant la navette à travers les rues de la ville.  


Ce groupe d’une vingtaine de jeunes a passé ces trois dernières semaines à construire son char de l’espace. "Tous les week-ends et même les soirs après le boulot" note Arthur. Pour les costumes, même topo. "Pour nous, c’était maintenant ou jamais, confie Eloïse. Les Gras font partie de notre histoire commune, l’ambiance y est géniale". Et puis, s’amuse Arthur, "c’est la revanche sur les parents".  

"On ne peut pas rester reine tous les jours"

Au total, une trentaine de chars et fanfares ont semé de la joie ce dimanche. Et la pluie, qui s’est invitée en fin de défilé, n’a pas assombri la bonne humeur ambiante.

 

   

En reine Elisabeth II, samedi, le Den Paolig des Gras s’est métamorphosé en commerçante de Douarnenez, sous la bannière "Nouvelle association des anciens commerçants". "On ne peut pas rester reine tous les jours" dit-il, avant de proposer à une spectatrice un essayage de maillot de bain.  

Les Gras se poursuivront jusqu’à mercredi avec, ce lundi, la traditionnelle course des garçons de café.  

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