À quand du vin breton sur nos tables? 

La Bretagne reconnue pour son cidre, fut pourtant une région viticole jusqu'au milieu du 20eme siècle. Replantées après les années 2000 par une poignée de passionnés, les vignes associatives gagnent progressivement du terrain. Des projets ont également été lancés pour commercialiser ce vin breton.  

Du vin de Quimper


L'association du Coteau du Braden s'apprête à vendanger ses 42 rangs de Chardonnay, Pinot noir et Pinot gris. Plantées en 2006 entre un rond-point et une zone pavillonnaire, sur un terrain appartenant à la commune et au département, les vignes du Braden sont récoltées depuis 2009. Ce sera donc la 10eme cuvée cette année.

Quand le projet a été lancé par les habitants du quartier, les réactions ont été pour le moins sceptiques.

"On nous disait : vous allez faire de la piquette!" sourit Hubert Loison, l'un des bénévoles, très fier de produire du vin de Quimper.

Comme lui, ils sont une vingtaine de retraités à bichonner la vigne à longueur d'année, de la taille au palissage, de la récolte à la vinification. Pionniers dans le renouveau de la vigne Bretagne, leur travail fait aujourd’hui référence. 
 

"Une utopie devenue réalité"


Si l’on a fait autrefois du vin en Bretagne, notamment dans les Abbayes, la dernière vigne officielle a disparu dans les années 60 décimée par le phylloxéra. La région qui n’est pas considérée comme une région viticole, n’avait pas le droit de produire et de commercialiser du vin. 

Dans les années 2000, une poignée de passionnés réunit au sein de l’Association pour la reconnaissance des vins de Bretagne, l’ARVB, brave l’interdit et relance la culture de la production viticole. Les vignes, d’abord illégales, sont finalement tolérées mais la commercialisation du vin reste interdite.
En 2016, poussée notamment par l’ARVB, la France, se met en conformité avec une directive européenne et autorise la plantation de vignes en dehors des régions dites viticoles et donne le feu vert à la commercialisation du vin. "Ce qui était une utopie est devenue réalité" explique Gérard Alle, président de la l’ARVB et auteur du livre « Le vin des Bretons ».  

Du vin breton en 2023


Depuis le changement de législation, quatre vignes professionnelles ont été plantées en vue d’une exploitation. Une quinzaine d’autres projets sont déjà bien avancés qui permettront d’augmenter la surface viticole des vins bretons, entre 100 et  200 hectares. Des vignes associatives et privées sont également en exploitation ou en projet.

"Notre région intéresse aussi les investisseurs du sud de la France, particulièrement inquiets des effets du réchauffement climatique sur leur production" précise Gérard Alle.

Dans le bordelais, les vignes se dessèchent, le raisin est très chargé en sucre et produit des vins très alcoolisés. En Bretagne où les températures sont plus fraîches, le vin est plus fruité et plus léger. "Cela correspond aux attentes du marché", explique Rémy Ferrand. Le secrétaire de l’ARVB et du Coteau du Braden conclut, optimiste: "Nous devrions trouver  du vin breton, produit en Bretagne par des Bretons, dès 2023". Le temps que les vignes commerciales plantées sur l’île de Groix ou à Tréffiagat dans le Pays Bigouden donnent leur première récolte.
 
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