Quelle est la valeur d'un arbre en ville ? A Quimper, un dispositif permet d'estimer son prix

Pour protéger son patrimoine arboré, la Ville de Quimper vient de se doter d'un outil permettant d'estimer le prix d'un arbre. Un dispositif utile en cas de dégâts naturels, d'abattages injustifiés ou de vandalisme. La municipalité entend ainsi sensibiliser à la place de l'arbre en milieu urbain, à la nécessité de le valoriser et d'en prendre soin.

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Quelle est la valeur financière d'un arbre ? La question peut sembler surprenante mais elle n'en reste pas moins utile quand il s'agit de valoriser et protéger le patrimoine arboré d'une commune. Dégâts naturels, actes de malveillance, abattages injustifiés...  Autant de raisons qui amènent nombre de municipalités à se doter d'un outil permettant d'estimer le prix d'un arbre.

Dans le Finistère, Quimper a décidé de sauter le pas. Et d'adhérer au barème de l'arbre, un dispositif développé par Copalme, une association d'élagueurs-grimpeurs, en partenariat avec Plante & Cité, le centre technique national sur les espaces verts et la nature en ville.

Lire ausi : PORTRAIT. Dans le Finistère, Erwan Cavarec parle aux arbres, "l'esprit grand ouvert et les pieds bien enracinés"

Le barème de l'arbre, c'est quoi ?

Le barème de l'arbre s'articule autour de deux paramètres : la valeur intégrale évaluée de l'arbre (VIE) et le barème des dégâts causés à l'arbre (BED). Il s'appuie sur des bases de données scientifiques.

À partir des éléments saisis par l'évaluateur au pied de l'arbre (ses dimensions, son identification botanique, sa localisation, son état, son éventuel caractère remarquable, la qualité et le coût de l'entretien, etc.), VIE va ainsi estimer combien il vaut en euros, en partant du prix moyen de l'arbre dans plusieurs pépinières françaises référencées. 

BED, quant à lui, est une sorte de protection juridique en cas de dégradations accidentelles ou volontaires. Il quantifie le préjudice subi et calcule le dédommagement, en tenant compte de la valeur VIE de l'arbre avant sa détérioration. Là encore, c'est à l'évaluateur de faire une description des dégâts constatés. 

Évaluation en cours à Quimper

Quimper, qui abrite quelque 9.000 arbres en ville et 185 hectares boisés, a démarré l'évaluation d'un certain nombre d'arbres, notamment ceux situés dans l'emprise des futurs travaux de rénovation de l'ancien théâtre Max-Jacob. 

Stylo en main, Gwenaëlle Noyer examine un tulipier de Virginie, dans le jardin attenant, l'un des plus vieux jardins de la capitale de Cornouaille. "Pour déterminer sa valeur, on regarde plusieurs choses, explique la responsable du patrimoine végétal de Quimper. On indique de quelle espèce il s'agit, on décrit précisément le tronc, les racines, s'il a un grand intérêt pour la biodiversité, etc. On regarde aussi s'il a été taillé raisonnablement et avec soin".

En se dotant des deux outils VIE et BED, la municipalité entend jouer aussi la carte dissuasive face au vandalisme. "Pour le coup, c'est très utile, remarque Gwenaëlle Noyer. Si on a une possibilité d'identifier l'auteur des dégradations, on peut avoir un recours. Dans la mesure où la Ville a adopté le barème de l'arbre en conseil municipal et qu'il y a une délibération allant dans ce sens, on peut l'appliquer au sein de la commune et le rendre opposable lors du dépôt de plainte".

Quelle place pour l'arbre en ville ?

La cohabitation arbre-milieu urbain a ses contraintes. D'un côté, des racines qui soulèvent les trottoirs, des branches trop basses qui frappent le toit des bus ou encore des feuilles dans les gouttières.
De l'autre, des sols qui ne sont pas de bonne qualité pour les arbres, un air plus sec, plus pollué. "En milieu forestier, les arbres se protègent les uns les autres, relève Gwenaëlle Noyer. En ville, avec nos rues, nos bâtiments, l'activité humaine, ils sont très exposés et soumis à beaucoup d'aléas qui peuvent être involontaires, par manque d'attention, ou volontaires".

Si, comme le souligne Valérie Huet-Morinière, "le vivant n'a pas de prix mais a une valeur très élevée", l'arbre a toute sa place en ville. "C'est un partenaire incontournable face aux enjeux climatiques qui se présentent à nous, souligne l'adjointe en charge de la végétalisation à Quimper. C'est un capteur de CO2, un îlot de fraîcheur. Il favorise l'infiltration des eaux de pluie, héberge la biodiversité".

Préserver les espèces diverses (et parfois rares) que recèle la cité quimpéroise, "créer une culture commune de l'arbre", voilà l'enjeu derrière un simple barème.

(Avec Julien Le Bot)

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