Alors que le matériel de sa société de production An Tour Tan est vendu aux enchères ce 29 juin, le tribunal de Quimper a ordonné la levée de la détention provisoire de Nicolas Gonidec. L'ex-élu quimpérois, qui se faisait passer pour un infirmier, reste toutefois en prison. Ses anciens salariés espèrent, eux, redémarrer l'activité dans une nouvelle société, de nouveaux locaux pour un nouveau départ.
Selon nos confrères de France Bleu Breizh Izel, Nicolas Gonidec ne sera fixé sur son sort que le 4 juillet prochain. C’est en effet le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc qui devra statuer pour savoir s'il peut retrouver son bracelet électronique et bénéficier à nouveau d'un aménagement de peine. En attendant, même si le tribunal de Quimper vient d’ordonner la levée de sa détention provisoire, il reste en prison.
Le 12 octobre 2021, Nicolas Gonidec était condamné à trois ans de prison dont une année ferme pour exercice illégal de la profession d'infirmier et agressions sexuelles par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc.
L’homme, se faisant passer pour infirmier, proposait aux jeunes filles de sa connaissance de leur faire des prises de sang ou des piqûres pour faire avancer la médecine. Il filmait leurs bras et toujours sous prétexte de science, se livrait à des caresses.
Lors de l’audience, Nicolas Gonidec avait reconnu une obsession pour les veines et les bras.
L’homme avait alors bénéficié d'un aménagement de peine et portait un bracelet électronique lorsque des jeunes femmes ont lu le récit de l’audience dans la presse et ont à leur tour porté plainte.
51 victimes ont été recensées. Le parquet de Quimper a donc ouvert une information judiciaire à son encontre.
Mis en examen, l’ancien producteur avait alors été placé en détention provisoire.
Pour ses salariés, une page se tourne
Ce 29 juin, le matériel vidéo et de son de sa société de production An Tour Tan a été vendu aux enchères à Quimper.
Dans la salle, Raphaël Droual, un des anciens salariés de l'entreprise avait le cœur lourd.
"Ce qui nous est tombé dessus, témoigne-t-il, c’est impossible à imaginer avant que ça te tombe dessus et quand ça arrive, tu te dis, c’est un cauchemar éveillé, mais la réalité est bien là."
Quand son patron a été incarcéré, Raphaël Droual a voulu sauver l’activité et les emplois. "J'étais parti pour sauver ce qui pouvait être sauvé, j’avais pris contact avec les clients, explique-t-il. Tous étaient d’accord pour continuer à travailler avec nous si on changeait de nom et s’il quittait l’entreprise. Pour des raisons éthiques, il fallait qu’il y ait ces changements."
Mais Nicolas Gonidec était le principal actionnaire et la société a été mise en liquidation en avril dernier.
Depuis, Raphaël Droual a créé une nouvelle société, Skyline Global Events Solution. "Nous avons été absents pendant des mois, reconnaît le nouveau chef d’entreprise, ils ont trouvé d’autres prestataires. J’espère qu’ils vont revenir, il nous faut regagner chacun des marchés."
Il espère pouvoir tourner la page de ce douloureux cauchemar et connaître un nouveau départ.