Surtourisme. Les Caraïbes bretonnes bientôt saturées ?

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Un reportage de Claire Louet et Stéphane Soviller ©France 3 Bretagne

L'archipel des Glénan est un incontournable pour les amateurs de beaux paysages. Par jour de beau temps, 5 000 personnes peuvent débarquer sur l'île de Saint-Nicolas. De plus en plus de voix appellent à "plus d'égoïsme" pour une régulation des visiteurs.

"C'est conforme aux photos : C'est paradisiaque !" Avec le beau temps, les touristes affluent dans les Caraïbes bretonnes. À l'image d'Amélie et ses proches, venus visiter les Glénan pour la première fois. Ils ont débarqué des vedettes avec des centaines de visiteurs sur Saint-Nicolas, la seule île desservie.

5 000 personnes par jour

"On arrive à 500-600 personnes sur chacune des deux plages de l'île et près de 200 personnes qui déambulent, comptabilise Tom Bévin, employé par la communauté de communes de Fouesnant pour sensibiliser plaisanciers et promeneurs. Les gens restent deux heures en moyenne mais sur la journée ça fait 5000 personnes. C'est pas mal pour une petite île !"

Le jeune homme, qui n'est pas alarmé par la situation, estime que le nombre de visiteurs pourrait être revu. "Même en baissant les quotas, les commerces marcheraient bien. Il y a huit toilettes, deux plages, les gens sont un peu impactés. S'il y avait moins de monde ça serait bien."

Le constat est partagé par les visiteurs du jour. "On est nombreux et on veut tous en profiter, analyse Sonia. C'est peut-être égoïste mais il faut limiter le nombre de visiteurs." Frédéric, lui, est venu en bateau par ses propres moyens. "En 40 ans on a vu l’évolution. Il n'y avait que quelques bateaux mais maintenant il y a des zodiacs partout. Il n’y en a pas forcément trop mais faut les gérer différemment. C'est une bonne idée ces bouées multibateaux pour préserver les fonds."

La commune a, en effet, installé de nouvelles bouées collectives. "On incite les gens à y aller pour éviter les ancrages et les échouages sauvages sur les plages, développe Tom Bévin. Sinon, ça abîme les herbiers et la faune marine."

Faut-il instaurer des quotas ?

Une réflexion est en cours pour réguler ces flux que seule la météo limite aujourd’hui. Par beau temps, il y a embouteillage sur le platelage qui canalise les marcheurs. Faut-il instaurer des quotas comme sur l'île de Bréhat ?

Les discussions sont engagées depuis deux ans pour l’extension du périmètre de la réserve naturelle. Jusqu'ici, seule l'île de Saint-Nicolas est classée réserve naturelle nationale depuis 50 ans. Elle abrite des espèces menacées comme le narcisse des Glenan qui a disparu à 99%. Des colonies d’oiseaux et de phoques viennent ici se reproduire.

"En mer, il y a beaucoup de gens qui ont tendance à se rapprocher trop près des phoques, explique Margot Le Guen, naturaliste à Bretagne Vivante qui sensibilise le public à ces problématiques complexes. Ils créent un dérangement. Il faut rester à distance." Côté terre, elle incite à protéger les habitats dunaires. Ils sont très fragiles et ne supportent pas le piétinement.

De nouvelles alternatives se développent

"On va hisser la grand-voile dans quelques instants et on a besoin de vous !" D'autres visiteurs ont décidé de venir visiter les Glénan dans une autre temporalité... Bienvenue à bord d'Isabelle, un catamaran de 18m qui embarque depuis la mi-juin des passagers à destination de l’archipel.

Un voyage à la voile et au moteur qui permet de tenir les horaires et de limiter l’impact sur l’environnement. "C'est dans l'air du temps, se réjouit Stéphanie, une passagère. Cela permet d'éviter d'utiliser les moteurs et les énergies fossiles. On a même le droit aux dauphins et au rayon de soleil, c'est génial." En 2 rotations quotidiennes, le catamaran transporte 160 passagers maximum.

Avec Claire Louet et Stéphane Soviller.

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