A Rennes, les policiers municipaux ne seront pas armés

Dans un contexte tendu par le drame de Cleunay notamment, la maire de Rennes a reçu des représentants de la police municipale ce mardi matin. Pour Nathalie Appéré, « la question des armes létales n’est pas négociable, c’est non ».

"On n’a absolument rien obtenu !". La déclaration de Jérôme Jourdan, secrétaire FO pour la police municipale, au sortir de la réunion avec la maire de Rennes ce mardi matin, a le mérite d’être claire.
Devant la recrudescence de la violence en ville, sur fond de trafics divers et de guerres de territoires, les policiers municipaux demandaient à être équipés d’armes létales, pour se protéger eux-mêmes et assurer leur mission de protection de la population.

"La police municipale n'est pas une police d'intervention"

La réponse de Nathalie Appéré, maire socialiste de la ville, a été cinglante : "La police municipale n’est pas une police d’intervention. (…) Les policiers municipaux n’ont pas les moyens juridiquement d’être le bras armé de la lutte contre les trafics de stupéfiants".

La maire est donc restée droite dans ses bottes sur cette question.  D'ici septembre, les policiers municipaux rennais seront plus nombreux - les effectifs passeront de 75 à 115  agents-  et seront équipés de pistolets à impulsion électrique. La vidéosurveillance va également être développée dans des endroits stratégiques. Mais les armes à feu, elle n'en veut pas.


A défaut d’être armés, nous aurions voulu, pour les éventuels événements futurs, être tenus informés des avancées de l’enquête. Nous voulons juste que nos missions soient en adéquation avec les conditions de sécurité des agents

Jérôme Jourdan, secrétaire FO police municipale

Jérôme Jourdan prend acte mais regrette qu’il n’y ait eu aucune avancée.


Les élus d’opposition montent au créneau

Ce lundi, lors d’un conseil municipal marqué par la présence exceptionnelle du procureur de la République, les opposants sont montés au créneau pour reprocher à la majorité de ne pas agir suffisamment.

 

Meurtre d’un homme à Cleunay et mouvement de grève

Le mercredi 17 mars, un homme était abattu en pleine rue dans le quartier de Cleunay. Pendant quelques jours, le temps que l’enquête avance et que les coupables soient interpellés, la police municipale n’a pas patrouillé dans le quartier.
Puis la mairie a demandé à la police municipale d'exercer une surveillance devant l'école et le supermarché du quartier. Certains agents, s'estimant sous-équipés, s’étaient alors mis en grève, dénonçant "une mission devenue trop dangereuse".

"Nous ne sommes pas dotés de moyens suffisants de protection et de riposte dans un contexte de règlement de compte armé entre bandes rivales" explique Jérôme Jourdan. Une partie des policiers municipaux de la ville s’était alors mise en grève le lundi 22 mars, refusant d'assurer des missions de surveillance dans le quartier de Cleunay. 

A la suite de ce mouvement de grève, les agents concernés ont reçu un courrier les menaçant de sanction disciplinaire. Les policiers municipaux annoncent qu'ils seront à nouveau en grève le 1er avril. Un rassemblement est prévu à 13 h place de la mairie, à Rennes.

 

 

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