L'avocat de l'islamiste Djamel Beghal, Bérenger Tourné, a réclamé la liberté "conditionnée à l'expulsion vers l'Algérie" de son client, condamné en 2013 à une peine de prison dans le cadre d'un projet d'évasion, mardi à Rennes lors d'une audience devant le juge d'application des peines.
"J'ai plaidé pour la liberté conditionnée à son expulsion vers l'Algérie", a indiqué à l'AFP Me Tourné, à l'issue de cette audience."L'administration pénitentiaire et le parquet sont de leur côté défavorables à cette expulsion", a ajouté Me Tourné, soulignant que la décision sera rendue le 12 juillet.
Incarcéré à Rennes
Djamel Beghal a été condamné en décembre 2013 à 10 ans de prison pour avoir projeté l'évasion en 2010 de Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien du Groupe islamique armé algérien (GIA), condamné à perpétuité pour l'attentat à la station RER Musée d'Orsay en 1995 à Paris (30 blessés).Franco-algérien déchu de sa nationalité française, Beghal, incarcéré au centre pénitentiaire de Vézin, près de Rennes, a été déclaré expulsable en 2007, deux ans après avoir été condamné à 10 ans de prison pour avoir préparé des attentats en France, notamment contre l'ambassade des États-Unis à Paris. Mais son expulsion a été suspendue, en raison du "climat qui régnait en Algérie et qui laissait à penser qu'il y avait un risque de torture", a expliqué Me Tourné.
Considéré comme le mentor de Chérif Kouachi
"Aujourd'hui, il y a un contexte favorable pour son expulsion. Djamel Beghal est d'accord", a poursuivi Me Tourné, alors que son client, considéré comme le mentor de Chérif Kouachi et d'Amédy Coulibaly, deux des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris, devrait être libéré au plus tard en septembre 2018, selon l'avocat.Si la situation devait changer en Algérie, "je m'opposerais à son expulsion" si Beghal n'est libéré qu'à l'été 2018, a dit Me Tourné. "Alors il se retrouvera à nouveau dans le Cantal" où Beghal a déjà été assigné à résidence. "Beghal serait à nouveau un problème français", a déploré l'avocat.