"C'est lieu de répit, où ils peuvent venir souffler" : à Rennes, l'association Cœurs résistants accueille et cuisine pour les plus démunis à partir d'invendus

Dédiée aux maraudes depuis 2016, l'association rennaise Cœurs résistants dispose depuis trois ans d'une cuisine collective, où elle accueille des personnes démunies et leur offre des centaines de repas, issus des invendus de magasin ou de restaurants scolaires. Elle donnait une fête ce samedi 28 septembre pour présenter son action.

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C'est une ancienne cour de récréation, au pied des immeubles du quartier de la gare à Rennes, où les cris des enfants ne résonnent plus. Malgré tout, c'est jour de fête ce samedi 28 septembre sur l'esplanade goudronnée de l'ex-école maternelle du Faux-Pont : l'occupant actuel des lieux, l'association Cœurs résistants, accueille le public avec des concerts, jeux, animations... et un repas.

"J'ai un peu de boulot, il y a 80 tartes aux légumes à finir. Et en dessert, on propose des gâteaux banane chocolat," sourit Niglo, qui s'affaire en cuisine avec Samuel et Pauline. Le jeune homme est bénévole depuis cinq mois aux fourneaux de Cœurs résistants, qui concocte des repas chauds aux plus démunis. "J'y suis tous les jours, sauf le samedi," pour préparer les repas sur place et pour les maraudes du soir, ajoute-t-il.

Un lieu de répit

Créée en 2016 dans le but d'organiser des maraudes, Coeurs résistants occupe l'ancienne école depuis trois ans, après avoir été lauréate du budget participatif de la Ville de Rennes en 2021. Les bâtiments et sa cuisine partagée, toujours propriétés de la Ville, sont à présent dédiés à l'accueil des plus démunis qui trouvent ici un café, un repas chaud ou simplement de la compagnie.

"Dans ce lieu de répit, ils peuvent venir souffler. On ne veut pas s'appeler "accueil de jour" car on n'est pas des travailleurs sociaux," détaille Simon Posnic, coprésident de Cœurs résistants, qui reçoit ici près d'une centaine de bénéficiaires chaque jour. "On est ouverts les après-midi, du lundi au vendredi. Lundi, c'est seulement café, les trois autres jours on propose des repas chauds," ajoute le bénévole.

Ici les gens peuvent se poser, lire un journal, faire des jeux. On essaie d'en faire un lieu agréable. Plusieurs associations exploitent comme nous le lieu, on fonctionne plutôt bien tous ensemble.

Joachim Goater

co-président de Coeurs résistants

Dans les cuisines du Faux-Pont, les bénévoles comme Niglo réunissent les invendus des grandes surfaces et les denrées de la Banque alimentaire puis concoctent des repas pour 14 heures.

Dernièrement, Cœurs résistants a noué un partenariat de taille : grâce à l'initiative d'une élève, le lycée voisin Émile-Zola leur fournit à la fin de chaque service de midi l'équivalent de 60 à 80 repas, non consommés et destinés à la poubelle. "Ça va avec nos valeurs : moins de gaspillage et participer à l'aide alimentaire. Et si tout n'est pas mangé, ça part le soir en maraude, assure Simon Posnic. On aimerait idéalement que cette initiative s'essaime dans tous les quartiers," sourit-il.

Des bénéficiaires investis

C'est la troisième fois que le collectif organise cette petite fête caritative annuelle. "Ce type d'événement permet de communiquer sur nos actions et de récolter un peu d'argent aussi," confie Simon Posnic, tandis que les concerts débutent sous le chapiteau.

En face, la buvette restaurant est tenue par les joviales Manue et Kat : la première est bénévole ici, la seconde au village alimentaire de Bois-Perrin, autre œuvre de l'association née pendant la crise du Covid-19, et qui sert quotidiennement des repas pour 200 familles.

Au village, en maraude et en cuisine, l'association est forte d'environ 500 bénévoles. "Ce sont en majorité des personnes qu'on a accueillies ou qu'on accueille toujours", souligne Hélène Bougaud, l'une des trois salariées du collectif rennais, qui mobilise les bénéficiaires dans son fonctionnement. "Attention, il n'y a rien d'obligatoire ! prévient Simon Posnic. À entendre les bénéficiaires, il y a quelque chose de dégradant d'aller chercher ce repas gratuit. Beaucoup se sentent redevables et participent volontiers en retour." Vu le nombre de sourires croisés autour des stands, on n'en doute pas.

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