Compagnons du devoir. Des portes ouvertes pour en finir avec les idées reçues sur les métiers manuels

Ces 14 et 15 janvier, les Compagnons du devoir ont organisé des journées portes ouvertes dans toute la France. Formateurs et apprentis ont présenté les métiers du bâtiment, du goût et de l’artisanat au grand public pour promouvoir les filières en manque de main d’œuvre.

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"Quand les jeunes arrivent, et que l’on discute, maçon, pour eux, c’est un métier physique. Ils parlent du froid de la pluie et d'un métier sale à cause de la poussière, du ciment", témoigne Thibault Ricordel, compagnon en maçonnerie depuis 7 ans.

"Ils n’ont pas tout à fait tort non plus mais je leur dis notre métier c’est d’assembler des matériaux, de la pierre, de la terre, du ciment et c’est ce qui fait le côté très enrichissant du métier. '

C’est un métier où on crée quelque chose de ses mains

Andy Lafenetre, prévôt de la maison des compagnons de Rennes

Andy Lafenetre, prévôt de la maison des compagnons de Rennes confirme : "c’est un métier où on crée quelque chose de ses mains. Un maçon, par exemple, va partir de rien et en quelques mois, il va bâtir une maison. Ce sont des métiers qui permettent de vivre de sa passion. Il n’y a aucune honte à faire un métier manuel ou artisanal. Au contraire, ces métiers-là bénéficient de plus en plus de reconnaissance car il y a d’énormes besoins."

Des profils aujourd’hui très recherchés

Maçons, couvreurs… la demande de main d’œuvre est très importante : "En sortant de formation", affirme Andy Lafenetre, "85 % de nos jeunes trouvent tout de suite un emploi. Aujourd’hui, c’est eux qui choisissent l’entreprise dans laquelle ils vont rester et ils négocient leurs salaires. L’an dernier, un jeune de 22 ans a été embauché à plus de 2 000 euros par mois."

Une image à transformer

Mais comme Thibault, le prévôt le sait, les métiers du bâtiment souffrent d’une image un peu négative. Il rassure, cette image est faussée. Pour la pluie, les compagnons n’ont pas de solution, mais question pénibilité, "les choses ont changé. En 2023, on a des outils à notre disposition pour éviter les tâches pénibles. Un maçon ne monte plus six étages en portant des sacs de ciment sur son dos, il y a des monte-charges. Nos métiers sont devenus accessibles à tout le monde, filles et garçons." 

Un tour de France pour apprendre

La maison des compagnons de Rennes accueille des apprentis formés aux métiers du bâtiment dès l’âge de 15 ans. En classe de troisième, Matéo est intéressé par les métiers du bois.

Il veut intégrer la Maison des compagnons de Rennes pour devenir charpentier, "construire quelque chose de mes mains c’est ce que je préfère" explique-t-il. Harold a touché les matériaux et y a pris goût. "En fait, ce n’est pas si compliqué que ça… "

"Le compagnonnage permet de découvrir différentes techniques", souligne Andy Lafenetre. "On change de ville et d’entreprise tous les ans, ça apprend à travailler. Le maçon qui passe un an dans le nord découvre les briques, puis dans le sud, il utilisera les pierres sèches etc… c’est un panel d’expériences incroyables."

Une nouvelle journée portes-ouvertes est organisée le 11 mars 2023.

(Avec A. Delacour)

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