Des renforts à Rennes et la mise en place d'une "task force". Bruno Retailleau veut que la lutte contre le narcotrafic devienne "une cause nationale"

Après les fusillades de Poitiers ce jeudi 31 octobre et celles de Rennes le week-end dernier, où un enfant de 5 ans a reçu deux balles dans la tête, et alors qu'il vient ce vendredi 1er novembre après-midi à Rennes, Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, a dévoilé en partie, ce vendredi matin, ce qu'il compte mettre en place pour combattre "les narco-racailles" qui, selon lui, "n’ont plus de limites".

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La guerre de territoire et les règlements de comptes entre trafiquants de drogue ne cessent de faire la une des infos, ces dernières semaines.

Dernier épisode en date, la fusillade qui a éclaté dans la nuit du jeudi 31 octobre au vendredi 1ᵉʳ novembre à Poitiers, dans le quartier des Couronneries. Dans l'affrontement, cinq personnes ont été grièvement blessées, dont un jeune de 15 ans qui serait entre la vie et la mort. Des évènements qui ont lieu moins d'une semaine après qu'un enfant de cinq ans a reçu deux balles dans la tête à Pacé, près de Rennes, là aussi sur fond de trafic de stupéfiants.

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Invité sur BFMTV/RMC dans la matinée, le ministre de l'Intérieur a jugé vendredi qu'on était à "un point de bascule" face aux trafics de drogue.

"Mobilisation générale" ou "mexicanisation du pays"

"Aujourd’hui, les narco-racailles n’ont plus de limites", a ajouté Bruno Retailleau. "Ce sont des individus qui utilisent les moyens les plus féroces, les plus violents, pour régler des comptes, satisfaire leur appât du gain. (…) Ça ne se passe pas en Amérique du Sud, mais à Rennes, à Poitiers, dans cette France de l’Ouest que je connais bien et qui était réputée jadis pour sa tranquillité. Le choix que nous avons aujourd’hui, c’est un choix entre la mobilisation générale ou alors la mexicanisation du pays."

"Plus aucun territoire, ni urbain, ni rural, n’est désormais à l’abri de ce qui est en train de se passer. Les narco-racailles sont partout. Il va falloir les combattre avec une détermination implacable", a conclu Bruno Retailleau.

Des moyens supplémentaires à Rennes

Revenant sur le drame du samedi 26 octobre près de Rennes où un enfant a pris deux balles dans la tête, le ministre de l'Intérieur a précisé que l'enfant "est toujours entre la vie et la mort", et que "l'enquête
avance". Il a promis des renforts "le temps qu'il faudra"

Bruno Retailleau doit se rendre dans l'après-midi à Rennes, dans le quartier de Maurepas, lieu de plusieurs règlements de compte. Il a prévu de rencontrer des policiers puis des élus à la préfecture d'Ille-et-Vilaine.

Ce matin, il a annoncé que la CRS 82 présente depuis plusieurs jours dans le quartier Maurepas sera relayée par la CRS 40 pour "rétablir le calme et tranquilliser les habitants" et ainsi "rétablir l'ordre républicain" . Il a ajouté que cette compagnie "restera le temps qu'il faudra".

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Le ministre a annoncé également que la brigade spéciale de terrain "qui connait bien le quartier" va être renforcée "très rapidement", que des moyens d’investigation vont être mis à disposition de la justice, avec l’appui de l’unité nationale d’investigations, et avec des enquêteurs qui "connaissent très très bien ces trafics".

Il a évoqué aussi la mise en place d'une "task force" composée de policiers, mais aussi d’agents de l’Urssaf, des inspecteurs du travail et du fisc pour "briser l’écosystème".

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Une mobilisation générale

Le ministre souhaite une mobilisation contre les trafics de drogue à l'image de ce qui a été fait contre le terrorisme. Lorsqu'il était président des sénateurs LR, il avait été à l'origine de la création de la commission d'enquête sur le narcotrafic. Depuis, il souhaite que le gouvernement reprenne des propositions de cette commission d'enquête sénatoriale, comme la création d'un statut du repenti ou celle d'un Parquet national dédié.

Le trafic de drogue génère un chiffre d'affaires de trois à six milliards d'euros en France, selon les estimations de la commission d'enquête sénatoriale. 

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