Après les actions coups-de-poing de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs la semaine dernière, c'est au tour de la Confédération paysanne de monter au créneau. Les paysans ont débarqué avec vaches et moutons à la DRAAF de Rennes avec la ferme intention de rester là aussi longtemps que nécessaire. Ils réclament un meilleur financement des mesures agro environnementales MAEC. Certains ont déjà prévu de dormir sur place.
"On veut juste être traités de la même manière que nos collègues agriculteurs qui ont des méthodes plus musclées..." Après les actions coups-de-poing de la FNSEA et des JA la semaine dernière, c'est au tour de la Confédération paysanne de "faire monter la pression".
Les paysans ont donc décidé d'occuper la DRAAF (Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt de Bretagne) à Rennes pour demander un meilleur financement des mesures agro environnementales MAEC.
Violence = résultats ?
"La FNSEA est un peu plus violente que nous et ils ont obtenu gain de cause," constate amère Julien Tallec, co-porte-parole de la Confédération paysanne en Bretagne. En effet, après les manifestations le gouvernement a renoncé au relèvement de la redevance pour pollutions diffuses, perçue sur les ventes de pesticides, et de celle sur les prélèvements sur la ressource en eau pour l’irrigation. Manque à gagner : 47 millions d'euros pour le gouvernement et une belle victoire des deux syndicats agricoles majoritaires.
"On demande de l'aide et on ne bougera pas avant d'avoir obtenu une réponse." La Confédération paysanne occupe "en bonne entente" les locaux de la DRAAF. Ils sont venus avec moutons et vaches et comptent bien dormir sur place.
"Il manque 60 millions"
Les Mesures agro environnementales et Climatiques (MAEC) permettent d’accompagner les exploitations agricoles qui s’engagent "dans le développement de pratiques combinant performance économique et performance environnementale".
90 millions d'euros sont "fléchés" pour les agriculteurs bretons. "Mais le nombre de signataires a fortement augmenté, nous explique Julien Tallec. Il manque 60 millions d'euros pour atteindre les 150 nécessaires si l'Etat tient à ses engagements."
"Les gens sont inquiets"
"Une partie du salaire des agriculteurs est en jeu, détaille Julien Tallec. Les gens sont inquiets. On produit moins pour être plus économe. Forcément, on a moins de revenus et cette aide est indispensable." L'Etat avait promis une réponse avant la fin de l'année. La Confédération paysanne vient donc le rappeler à ses engagements avec un peu plus de vigueur que d'habitude. Bien inspirée par les méthodes "des collègues".