Jeux Olympiques. "C'était sympa de voir son travail à la télé", le succès des Phryges booste Doudous et Compagnie

Rouge, souriante et avec de grands yeux ronds, la Phryge a été la mascotte de Paris 2024. Les ventes ont largement dépassé le million de peluches. Fabriquées principalement en Chine, une partie a quand même été produite en Bretagne, à la Guerche de Bretagne en Ille-et-Vilaine. Un contrat décroché par l'entreprise Doudou et Compagnie, qui a dû s'adapter pour répondre à la demande.

Avant les JO, elles ont été moquées et décriées. Mais au fil des Jeux olympiques et paralympiques, les Phryges, ces peluches en forme de bonnets phrygiens, sont devenues des stars des JO, au même titre que les athlètes. Elles ont dansé, brillé pendant les cérémonies, accompagné le public et les athlètes. Elles étaient omniprésentes tout l'été. Il s'en est vendu près d'un million et demi d'exemplaires.

Des peluches fabriquées par un groupe français, Doudou et Compagnie. Si les trois quarts de la production de mascottes ont été réalisés dans son usine chinoise, le dernier quart est sorti de son atelier de production de La Guerche de Bretagne, en Ille-et-Vilaine. Une vraie fierté pour les couturières.

C'était sympa de regarder la télé et de voir son travail un peu partout, sur les plateaux TV...

Mélanie Desmots

couturière Doudou et Compagnie

Pour Mélanie Desmots, couturière chez Doudou et Compagnie, c'est avec le sourire et un brin de malice qu'elle se réjouit d'avoir vu tout l'été le fruit de son travail, les Phryges sous forme de peluches et de bonnets, sur tous les écrans du monde. "C'était vraiment sympa de regarder la télé et de voir son travail un peu partout, sur les plateaux télé, quand ils filmaient les épreuves, de voir aussi nos bonnets sur la tête des gens".

Une quinzaine de personnes embauchées

Un marché monumental pour cette entreprise. La production a démarré dès 2022, avant de s'accélérer les huit derniers mois. Pour faire face à la charge de travail, une quinzaine d'embauches a dû être réalisée, les temps de travail ont été allongés jusqu'à 42 heures par semaine, les services d'un ESAT (Établissement ou service d'aide par le travail) sollicités pour le conditionnement. Il a même fallu avoir recours à quatre couturières à domicile pour pouvoir sortir jusqu'à 1.000 pièces par jour, à l'approche des Jeux.

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Un défi dont se félicite Déborah Vital, la directrice générale opérationnelle: "fabriquer en France ce type de produit qui demande beaucoup de temps de fabrication, économiquement, n'a pas les mêmes valeurs qu'une fabrication Asie. Donc, réussir à fabriquer presque 400.000 pièces, c'est juste inédit".

Un défi atteint grâce à une anticipation et une organisation. Il a fallu former et rationaliser la fabrication pour tenir les rythmes. Un bouleversement dans le travail des couturières de la manufacture bretonne comme le précise Mélanie Desmots : "La quantité de pièces était énorme pour nous. On n'a pas l'habitude de faire de telles séries, surtout que sur une toute petite peluche comme celle-ci, il y a beaucoup d'opérations différentes".

Une dynamique à conserver

Après ce succès mondial, l'objectif est de garder cette même dynamique, même si la production de la mascotte est aujourd'hui terminée. Pour autant, la Chine est dingue des Phryges et une commande supplémentaire pourrait bien arriver sous les aiguilles des machines à coudre bretonnes. 

D'ici là, avec la production d'un nouveau Nounours, on voit déjà Noël se profiler chez Doudou et Compagnie.