Rennes débourse 14 millions et attire Brice Samba, gardien numéro 2 chez les Bleus, pour relancer une saison décevante. Une arrivée qui marque un tournant dans la carrière de Steve Mandanda, relégué dans l’ombre à 39 ans. Le Stade Rennais veut renouer avec ses ambitions en s’appuyant sur un gardien performant et moderne.
Le Stade Rennais a marqué un grand coup en recrutant Brice Samba, gardien numéro 2 de l’équipe de France, dans une tentative de relancer une saison en demi-teinte. Cette opération audacieuse a eu un coût : le déclin annoncé de Steve Mandanda, 39 ans, icône du football français, qui s’interroge désormais sur la suite de sa carrière.
Peu de clubs français osent aujourd’hui investir 14 millions d’euros sur un gardien de 30 ans, surtout dans un contexte économique marqué par la chute des revenus télévisuels. Rennes, soutenu par la puissance financière des Pinault, n’a pourtant pas hésité.
L’enthousiasme rennais n’a pas été sans froisser le RC Lens, qui avait fait revenir Samba de Nottingham Forest pour 5 millions d’euros en 2022. Mais avec une plus-value aussi spectaculaire, le club nordiste peut difficilement se plaindre.
En parallèle, Mandanda, arrivé libre à Rennes à l’été 2022 après avoir quitté Marseille, semblait alors être une valeur sûre malgré ses 37 ans. Une première saison encourageante, ponctuée d’une 4ᵉ place en Ligue 1, avait laissé espérer un rôle clé pour l’ex-international (35 sélections). Mais le gardien n’a pas su se montrer à la hauteur dans une défense jeune, régulièrement mise en difficulté par des erreurs individuelles.
Lire : Steve Mandanda, gardien du Stade Rennais, annonce sa retraite internationale
Mandanda : une légende, mais en déclin
Malgré son expérience et le brassard de capitaine qu’il porte depuis novembre 2023, Mandanda a peiné à incarner l’assurance attendue. Ni les ajustements tactiques de l’été ni les changements dans l’effectif n’ont permis d’inverser la tendance. Son jeu au pied, longtemps un point faible, n’est pas compatible avec les exigences du nouvel entraîneur, Jorge Sampaoli, adepte des sorties de balle propres et dynamiques.
Cette situation rappelle un précédent marseillais : sous la direction de Sampaoli en 2021, Mandanda avait déjà perdu sa place de titulaire au profit de Pau Lopez. Une dynamique qui semble se répéter, exacerbée par des erreurs récentes comme celle face à Nice, où une passe imprécise a conduit au but décisif de Sofiane Diop dans une défaite 3-2.
Lire : Sampaoli sur le banc du Stade Rennais. "Ce club mérite mieux que cette 13e place"
Mandanda, dont le contrat expire en juin, ne semble pas prêt à raccrocher les gants, mais son avenir est incertain. Son statut de légende pourrait bien se heurter à une réalité sportive implacable.
Brice Samba, le choix du présent et de l’avenir
Avec Brice Samba, Rennes mise sur un profil bien plus adapté aux exigences modernes. Gardien "intraitable sur sa ligne" et "décisif sur pénalty", selon le communiqué du club, l’ex-joueur de Lens excelle par ses statistiques. Leader des gardiens de Ligue 1 au pourcentage d’arrêts (81,5 %) et aux clean sheets (7), Samba surpasse largement Mandanda, lanterne rouge de ces mêmes catégories.
Voir cette publication sur Instagram
Récemment promu numéro 2 chez les Bleus derrière Mike Maignan, Samba incarne une montée en puissance tardive mais fulgurante. De sa première saison pleine avec Caen en 2018-2019 à ses débuts internationaux il y a seulement 18 mois, il s’est imposé comme une valeur sûre. "Je veux continuer à être décisif, c’est ce qui m’a conduit en équipe de France", a-t-il confié à la communication du club.
Son arrivée à Rennes coïncide avec celle de Seko Fofana, son ancien coéquipier à Lens, ajoutant une dimension de complicité à ce projet ambitieux. "C’est un immense plaisir de retrouver Seko. Nous avons beaucoup échangé ces derniers jours, et j’ai hâte de renouer notre connexion sur le terrain", a-t-il déclaré.
Avec Samba, Fofana, et d’autres renforts espérés, Rennes vise désormais plus haut qu’une simple qualification européenne. Les Rouge et Noir affichent leurs ambitions pour redonner vie à une saison encore pleine de promesses.
Frédéric Happe / AFP