Sans entraîneur fixe et manifestement sans ligne directrice claire pour les mois qui viennent, Rennes reçoit Toulouse, ce dimanche 10 novembre pour la 11e journée de Ligue 1, avec comme seul objectif de se maintenir aussi loin que possible de la zone rouge.
Le club breton va recevoir Toulouse au Roazhon Park ce dimanche, sans entraîneur officiel sur le banc, suite à la mise à l'écart de Julien Stéphan. Vendredi, c'est Sébastien Tambouret, habituellement en charge de la réserve, qui s'est présenté face à la presse sans assurance formelle qu'il serait bien encore en charge dimanche.
Les négociations avec l'Argentin Jorge Sampaoli, ancien sélectionneur national de l'Argentine et entraîneur de Marseille, entre autres, semblent sur le point de se conclure, mais probablement pas assez tôt pour qu'il soit déjà sur le banc dimanche. "On prépare comme si on était là dimanche", a répondu en conférence de presse Sébastien Tambouret, à ce sujet. "Aujourd'hui, on est sur le court terme, (une) mission un peu d'urgence, avec un match dans deux jours. On sait que dans deux jours, il faut faire les choses bien", a-t-il ajouté.
Ce flou fort peu artistique semble désormais la marque de fabrique d'un club qui a totalement perdu sa ligne directrice au cours des derniers mois.
Un an de lent déclin
Les phrases sibyllines de Bruno Genesio, lors de ses dernières semaines en poste comme entraîneur, sur le fait que tout le monde ne tirait pas dans le même sens dans le club, avaient mis la puce à l'oreille.
Le parachutage, il y a presque un an jour pour jour, de Julien Stéphan à sa place, ordonné directement par les propriétaires, contre l'avis du président Olivier Cloarec et du directeur sportif Florian Maurice, avec qui Stéphan ne s'entendait pas depuis son premier passage, avait ajouté au trouble.
Si le départ de Maurice à l'été pouvait paraître conforter Stéphan, cela s'est révélé une victoire à la Pyrrhus. Fragilisé par une fin de saison ratée, il s'est retrouvé dans une situation déjà précaire à l'arrivée du franco-italien Frederic Massara au poste de directeur sportif.
Après une entame flamboyante contre Lyon (3-0), les premières difficultés et les apparents atermoiements tactiques n'ont fait que la dégrader encore jusqu'au limogeage d'Olivier Cloarec, remplacé par Arnaud Pouille début octobre, qui l'a placé en première ligne et ôté tout droit à l'erreur.
Un sursaut d'orgueil au minimum
Ironie du sort, la mise à l'écart de Julien Stéphan est intervenue exactement sept ans après l'arrivée à Rennes d'Olivier Létang comme président exécutif, suite au renvoi du binôme René Ruello, président - Christian Gourcuff, entraîneur. Une arrivée qui avait marqué le point de départ de l'âge d'or des Rouges et Noirs, ponctué par une victoire en Coupe de France et six saisons européennes consécutives, dont une en Ligue des champions.
Pour le moment, rien ne permet vraiment de penser que Rennes soit sur le point de retrouver la formule magique. Les entraîneurs envisagés plus ou moins sérieusement, Igor Tudor, Patrick Vieira, Rudi Garcia, Habib Beye, Niko Kovac, montrent que même le profil recherché n'était pas si clairement défini.
En attendant que cette chasse à la perle rare aboutisse, et même s'il fallait une dizaine de jours pour que le nouveau coach prenne les commandes, Rennes ne peut se permettre de laisser filer le match à venir.
Un point d'avance sur la zone rouge
Treizièmes avec un petit point d'avance sur la zone rouge, ils recevront des Toulousains qui ont enfin lancé leur saison depuis la dernière trêve internationale avec un nul et deux victoires consécutives.
Il faudra bien plus qu'un sursaut d'orgueil pour remettre Rennes sur la trajectoire de ses ambitions européennes, mais dans l'immédiat et face à l'urgence, s'il n'y a même pas cela dimanche, la mission du futur entraîneur sera presque impossible.