Jugé par la cour d'assises d'appel d'Ille-et-Vilaine pour le meurtre de sa compagne Claire Bouchaud, Simon Jégou, qui clame toujours son innocence, a été condamné à 30 ans de réclusion ce vendredi 10 juin. La même peine qu'en première instance.
Les jurés de la cour d'assises d'appel d'Ille-et-Vilaine ont été au-delà des réquisitions du parquet en prononçant leur verdict ce vendredi 10 juin en fin de journée. 30 ans de réclusion criminelle pour Simon Jégou, c'est la même peine que celle qui avait été prononcée en 2021 par la cour d'assises des Côtes-d'Armor en première instance.
Un peine jugée excessive
Un peu plus tôt dans l'après-midi, l'avocat général Stéphane Cantero avait requis une peine de 25 ans de réclusion contre Simon Jégou pour le meurtre de sa compagne Claire Bouchaud, estimant la peine initiale "excessive".
Les faits
Le corps partiellement dénudé et lardé de coups de couteau de Claire Bouchaud, 35 ans, secrétaire médicale à l'hôpital, avait été trouvé dans un roncier le 7 mai 2017 par un homme qui promenait son chien à une vingtaine de kilomètres de Saint-Brieuc.
La jeune femme n'avait plus donné signe de vie depuis le 22 avril.
Simon Jégou avait participé à plusieurs battues organisées début mai et manifesté un manque d'empathie lors des premiers jours de l'enquête, selon les enquêteurs.
Un crime d'excès et de ressentiment
Au dernier jour du procès, qui s'est ouvert le 2 juin, l'avocat général est longuement revenu sur les "dysfonctionnements au sein du couple" et sur la toxicomanie de l'accusé, âgé de 35 ans, pour expliquer selon lui ce "crime d'excès, ce crime de ressentiment".
Il a souligné la froideur de l'accusé, tant au moment de la disparition de sa femme que pendant le procès en appel. "Tout ramène à lui sur les raisons multiples qu'il avait pour tuer Claire" a-t-il ajouté, rappelant que la jeune femme avait manifesté l'intention de le quitter et avait découvert qu'il consommait à nouveau de la drogue.
Simon Jégou clame toujours son innocence
La défense, assurée par Frank Berton et Thomas Jourdain-Demars, a de son côté réaffirmé l'absence de preuves irréfutables et demandé l'acquittement de l'accusé au bénéfice du doute.
"On vous demande de condamner un homme à 25 ans de réclusion sans savoir ni quand, ni où, ni pourquoi ni même comment il l'a tuée ? Vous vous rendez compte !" a plaidé Me Berton, dénonçant "le témoignage qu'on vous vend" d'un mari qui tue sa femme.
Au terme de la plaidoirie de la défense, l'accusé a pris la parole pour réaffirmer son innocence et son amour pour Claire.
"Quelle que soit votre décision, on n'arrivera pas à rendre justice à Claire aujourd'hui" a-t-il conclu.