Vendredi 1er mars 2024, un accord a été signé entre Lactalis et les producteurs de lait. Il permettra de mieux les rémunérer : 425 € les 1 000 litres contre 405 € auparavant. Le prix a été fixé pour le premier trimestre 2024. Cependant, ce prix est jugé insuffisant par certains agriculteurs bretons.
Le groupe Lactalis "fait des efforts, nous aussi", a réagi ce samedi 2 mars 2024 sur Franceinfo Delphine Macé, présidente de l'association des producteurs de lait Bretagne-Pays de Loire. Vendredi, un accord avec Lactalis, sur le prix du lait pour le premier trimestre 2024, a été signé. "C'est plutôt un accord équilibré, plus en adéquation avec les attentes des producteurs", a-t-elle salué au micro de nos confrères.
Un accord pour calmer la colère des agriculteurs ?
Cet accord sera-t-il suffisant pour calmer la colère agricole en Bretagne ? Lactalis devrait dorénavant mieux rémunérer les producteurs de lait. "Le prix pour les mois de janvier, février et mars est ainsi fixé à 425 € " les 1 000 litres pour le lait de base, selon le communiqué co-signé par Lactalis et l'Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (Unell). C'est cinq euros de plus que la dernière proposition de l'industriel.
Lactalis France et l'UNELL s'accordent sur le prix du lait pour le 1er trimestre 2024. Les 2 parties saluent cet accord partagé. Après plusieurs semaines de tensions et d’incertitudes, il doit permettre d’apporter de la sérénité́ pour construire l’avenir. https://t.co/6olbRcrCF6 pic.twitter.com/lmHH1tAhO2
— Lactalis (@groupe_lactalis) March 1, 2024
Toutefois, pour l'association des producteurs de lait Bretagne-Pays de Loire, "une juste rémunération, à la hauteur du travail effectué par les éleveurs, c'est 484 € les 1 000 litres". Cet accord fixant le prix du lait à 425 € les 1 000 litres permettra "un minimum de rémunération", a commenté Delphine Macé.
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"Les retours que j'ai sur le terrain, c'est que c'est un prix insuffisant même si l'Unell l'a validé", a déclaré Frédéric David, responsable de la section lait de la FDSEA35. Il ajoute : "Les producteurs réclamaient 440 €. 425 €, c'est le prix que les autres industriels paient déjà." Pour Gilbert Le Goff, interrogé par France 3 Bretagne en janvier dernier "440 €, ce ne serait vraiment pas trop dans le moment qu’on vit. Ça couvrirait les charges, et encore".
Apaiser le climat de tension
D'autres acteurs du secteur, comme la Sodiaal, mettent en place des prix plus favorables aux éleveurs. Dans un communiqué, elle avait annoncé avoir "décidé de fixer pour janvier et février 2024 un prix de base du lait conventionnel à 440 € les mille litres", suite à une décision de son conseil d'administration en date du 30 novembre 2023.
Aujourd'hui, les producteurs ne sont pas respectés
Loïc Guinesproducteur de lait et président de la Chambre d'agriculteurs d'Ille-et-Vilaine
Au niveau national, la Fédération nationale des producteurs de lait a demandé "l'application stricte de la loi Egalim pour tous." Loïc Guines conclut : "On se moque de nous. La loi Egalim, censée protéger les agriculteurs, ne fonctionne pas. C'est un manque de respect", réagit Loïc Guines, producteur de lait et président de la Chambre d'Agriculture d'Ille-et-Vilaine. Il continue : "La loi Egalim doit permettre de mettre en place un calcul du coût de production. Aujourd'hui, cette loi ainsi que les producteurs ne sont pas respectés".
Delphine Macé, de son côté, a salué "l'évolution de la posture du groupe Lactalis" dans un sens "positif". Selon elle, "il était important d'apaiser le climat de tension pour pouvoir avancer en médiation sur les sujets de fond, dans le calme et la sérénité".