Précarité étudiante : les annonces de la réforme des bourses "en demi-teinte" pour les syndicats étudiants bretons

Mercredi 29 mars 2023, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche a dévoilé sa réforme des bourses. Pour le syndicat étudiant de Rennes 2, l'Union Pirate, ces mesures ne sont pas suffisantes face à la précarité étudiante et à l'inflation, notamment dans ce contexte social mouvementé. Les syndicats travaillent ensemble pour établir une nouvelle réforme.

La ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a annoncé, mercredi 29 mars 2023, les nouvelles lignes de sa réforme des bourses sur critères sociaux à la rentrée, très attendue par les organisations étudiantes depuis le mois de janvier.

Une façon pour la ministre de calmer la colère étudiante ? "On analyse le contexte autour de l'annonce comme étant une volonté de calmer la mobilisation de la jeunesse qui est sans précédente en termes d'ampleur depuis la réforme du Contrat première embauche. Ces annonces ont été retardées suite à la mobilisation autour de la réforme des retraites", contextualise Steve Xhihani, vice-président du Crous Bretagne pour le syndicat de l'Union Pirate.

"Des annonces en demi-teinte"

À partir de septembre 2023, le barème d’éligibilité aux bourses sera rehaussé de 6 %. Avec cette mesure, 35 000 étudiants, issus des classes moyennes, devraient devenir boursiers. "En réalité, ça ne compense pas la perte d'étudiants boursiers entre 2021-2022 qui est de 50 000", constate Steve Xhihani. Pour lui, ces mesures ne sont pas suffisantes et "ne vont pas régler le problème".

Enfin, pour la première fois depuis 2013, le barème d'allocation va augmenter. Il devrait permettre à environ 140 000 étudiants d’accéder à l’échelon supérieur, et donc de voir une nette augmentation de leur montant de bourse. "Ce sont des annonces en demi-teinte. En janvier, elle parlait de 200 000 étudiants", relate Steve Xhihani. 

Pour un étudiant échelon 0 bis ça représente une hausse importante, mais pour un étudiant d’échelon 7, c'est ridicule

Steve Xhihani,

vice-président du Crous Bretagne pour le syndicat de l'Union Pirate à Rennes 2

Autre mesure phare annoncée : la revalorisation du montant des bourses de 37 euros par mois pour tous les échelons. Le ministère explique que ça "correspond à une augmentation à hauteur de l’inflation, soit 6,2 %, pour l’échelon le plus élevé, et à hauteur de 34 % pour le premier échelon, qui touche la bourse la moins élevée et que nous assumons donc de mieux revaloriser". Pour Lucas Merret, étudiant en deuxième année d'histoire à Rennes 2 et membre de l'Union Pirate : "c’est bien, ça va dans le bon sens, mais quand on sait que l’inflation sur la nourriture est galopante et que les loyers augmentent, ce n’est pas suffisant".

De son côté, le Vice-président du Crous Bretagne pour l'Union Pirate dénonce "des inégalités importantes". "37 euros, c'est indécent. Pour un étudiant échelon 0 bis ça représente une hausse importante, mais pour un étudiant d’échelon 7, c'est ridicule". Pour Julie Le Saux, vice-présidente chargée de la représentation et des études médicales à Brest, "37 euros, c'est à peu près le montant que l'on attendait, donc c'est un bon début. C'est un très bon premier pas".

Maintenant les étudiants travaillent ensemble sur un nouveau projet de réforme qu'ils devraient présenter, l'année prochaine, au ministère l'Enseignement Supérieur et de la Recherche.

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