Selon une nouvelle étude Insee, la Bretagne demeure l’une des régions où la pauvreté est la plus faible parmi l’ensemble des régions de France métropolitaine. L’Ille-et-Vilaine et le Finistère font notamment partie des 10 départements où celle-ci est la moins élevée. Ces chiffres, qui datent de 2020, sont à relativiser d'après les acteurs de terrain.
L'Insee vient de publier une étude faisant un panorama de la pauvreté en Bretagne. Et (relative) bonne nouvelle, la Bretagne est la deuxième région française au plus faible taux de pauvreté, juste après les Pays-de-la-Loire, avec 11,2% de la population des ménages fiscaux bretons vivant sous le seuil de pauvreté en 2020 (contre 14,4% en France métropolitaine).
Les ménages bretons en situation de pauvreté (moins de 1.120 euros par mois) ont un niveau de vie médian supérieur à celui de l'ensemble des ménages pauvres de France métropolitaine et ils reçoivent globalement moins de prestations sociales qu’au niveau national.
Dans chaque département breton, le taux de pauvreté est inférieur à la moyenne nationale. L'Ille-et-Vilaine (10,7%) et le Finistère (11%)font même partie des 10 départements métropolitains où le taux est le plus bas. Le Morbihan affiche de son côté un taux de pauvreté de 11,5% et les Côtes d'Armor de 12,1%, se classant respectivement à la 15ème et 23ème position du classement.
"Qu'est-ce que ça doit être ailleurs !"
"Attention toutefois aux chiffres qui datent de 2020, selon Régis Dumas de la Fédération du Secours Populaire des Côtes d'Armor. Quand je vois que l'an dernier à Saint-Brieuc, le Secours Populaire a accompagné 6.400 personnes et qu'on en est déjà à 6.000 depuis janvier et qu'on arrivera sûrement à 7.000 d'ici la fin de l'année... Je me dis, qu'est-ce que ça doit être ailleurs ! La précarité étudiante est énorme. La précarité agricole aussi. Et puis il y a la pudeur bretonne, la pauvreté cachée."
Précarité énergétique
Selon le rapport, la pauvreté est moins fréquente dans les communes rurales périurbaines (8,2%), à l'inverse des communes urbaines denses (17,2%) et du Centre Bretagne (11,9%), ce que confirme Régis Dumas : "Ça, c'est l'impact du prix du carburant. On s'aperçoit de plus en plus que si notre local est basé à plus de 15 kilomètres du lieu d'habitation des personnes qu'on peut aider, et bien on les perd. C'est pour ça qu'on a par exemple mis en place un bus alimentaire qui va de Dinan vers Caulnes. Mais il reste encore des zones blanches vers Saint-Nicolas du Pélem, Corlay ou Merdrignac", regrette Régis Dumas.
La pauvreté touche plus les jeunes que les séniors
Selon l'étude, les jeunes de moins de 30 ans sont davantage touchés (20,2% d'entre eux) que les séniors de 75 ans ou plus (8,5%).
Autre population très impactée : les familles monoparentales sont surreprésentées parmi les situations de pauvreté, en particulier les ménages composés de femmes vivant seules avec leur(s) enfants(s).
Enfin, parmi les ménages pauvres bretons, un sur cinq est pourtant inséré sur le marché du travail mais souvent avec des charges de famille importantes (trois enfants ou plus).