8 500 personnes, selon la Préfecture ont manifesté à Rennes, ce 6 avril 2023, à l’occasion de la 11è journée de mobilisation contre la réforme des retraites. En marge de ce rassemblement, 1 800 jeunes se sont dirigés vers le centre historique. Des feux de poubelle ont été allumés, des abris bus ont été dégradés. Cinq policiers ont été blessés, dix personnes ont été interpellées.
Jusqu’en fin d’après-midi, le centre-ville de Rennes a été le théâtre d’affrontements entre des jeunes venus manifester contre la réforme des retraites et les forces de l’ordre.
Dans un communiqué, la Préfecture d’Ille et Vilaine évoque la présence de "1 800 jeunes positionnés en tête du cortège " qui sont parvenus à pénétrer dans le centre historique.
Leur parcours a été émaillé d'exactions, liste la Préfecture : "tags, jets de peinture sur plusieurs bâtiments (Direction régionale et départementale des finances publiques, Galeries Lafayette, Couvent des Jacobins), édification de barricades, dégradation d'abribus, feux de poubelles et de palettes menaçant de se propager à des bâtiments, détérioration volontaire de la chaussée et pillage du magasin U express place Hoche." Les pompiers ont éteint huit feux.
Cinq policiers blessés
Les forces de l’ordre ont été prises à partie et ont subi de nombreux jets de projectiles. Cinq policiers ont été blessés indique la Préfecture. "Pour contenir ces troubles à l’ordre public, les forces de l’ordre ont dû faire usage de moyens lacrymogènes et d’engins lanceurs d’eau Le Préfet d'Ille-et-Vilaine, Emmanuel BERTHIER, condamne fermement ces dégradations et apporte tout son soutien à leurs victimes.
Il salue l’engagement et le professionnalisme constants des forces de sécurité intérieure, mobilisées pour assurer la protection des manifestants et des Rennais, face à ces violences inacceptables."
Dix interpellations
Dix personnes ont été interpellées. Deux pour "violences sur personne dépositaire de l’autorité publique", une pour "détention d'engin incendiaire", une pour "port d'arme prohibée", quatre pour "participation à un groupement formé en vue de commettre des dégradations (préparation de cocktails Molotov)" et deux pour "dégradations de biens publics (tags sur bureau de police Penhoët). "
Des interpellations qui s'ajoutent aux 335 déjà effectuées depuis le début du mouvement contre la réforme.
"On a frisé le drame"
Le syndicat Sud PTT 35 s’interroge sur les méthodes employées hier par les forces de l’ordre. "On a frisé le drame" fait-il savoir dans un communiqué. " La compagnie départementale d’intervention (CDI) a "nassé" plus de 300 manifestants rue d’Antrain. Une fois parqués et "nassés", les manifestants ont été arrosés de dizaines de grenades lacrymogènes jusqu’à l’étouffement. "
Les délégués syndicaux disent avoir constaté "la réapparition des LBD 40, mais cette fois-ci ce sont des LBD 40 " modernisé " à répétition."
Des moyens "extrêmement dangereux" selon le syndicat, selon lequel le ministre de l'Interieur "semble vouloir faire de Rennes un exemple de son schéma du maintien de l’ordre".