335 interpellations, 149 gardes à vue, 5 plaintes contre les forces de sécurité intérieure... Ce 4 avril, le procureur de la République a fait le point sur les violences à Rennes depuis janvier en marge de la contestation contre la réforme des retraites. Et sur leurs suites judiciaires. "Il n’y a eu aucun systématisme, mais uniquement du cas par cas, en fonction de la gravité des faits et des antécédents des mis en cause", a indiqué Philippe Astruc.
A Rennes, le Procureur de la République qui s'exprimait ce 4 avril sur les dossiers de Sainte-Soline et du double homicide de Maurepas, a fait le point aussi sur les suites judiciaires des violences en marge du mouvement social contre la réforme des retraites.
Depuis le 19 janvier, a indiqué Philippe Astruc, 335 personnes ont été interpellées, 149 placées en garde à vues, 5 plaintes ont été déposées contre les forces de sécurité intérieure, et 6 signalements faits sur la plateforme de l'IGPN.
En marge des cortèges "encadrés et pacifiques", l'action de "groupuscules violents"
Depuis le 19 janvier, "24 événements significatifs ont été répertoriés, relate le procureur. Avec en marge des cortèges dont il a souligné la parfaite régulation par les centrales syndicales, l'action de "groupuscules violents".
"Ces groupuscules", a dit Philippe Astruc, "se sont rendus coupables notamment d’une tentative d' homicide volontaire sur trois CRS, par un jet de cocktail Molotov, de très nombreuses dégradations et pillages de commerces, de l’attaque à plusieurs reprises d’un hôtel de centre-ville, de plusieurs tentatives d'incendies de la mairie de Rennes, et de la tentative d’envahissement du parlement de Bretagne lors de la manifestation de marins-pêcheurs".
"Le nombre de victimes et le montant des préjudices peut être qualifié d’important, a souligné Philippe Astruc, évoquant aussi "des actes de menaces et d'intimidation sur des parlementaires et la maire de Rennes Nathalie Appéré. "Une limite a en tout état de cause été franchie"
335 interpellations, 149 gardes à vue
Selon le procureur, les services de police et de gendarmerie ont effectué depuis le 19 janvier, 335 interpellations. 186 personnes ont fait l’objet de vérifications d’identité, (notamment à l’occasion des occupations de la salle de la cité le 9 février, du cinéma Arvor le 13 mars, des voies SNCF le 16 février) Et 149 personnes ont été placées en garde à vue.
"A la suites des investigations" ,a poursuivi le procureur, "le parquet de Rennes a décidé des 101 orientations suivantes :
- 49 personnes ont été déférées au parquet, 16 dans le cadre de procédures de comparution immédiate devant le tribunal correctionnel, 16 ont été jugées dans le cadre de procédures de CRPC(comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité), 14 ont été convoquées devant le tribunal correctionnel et dans l’attente placées sous contrôle judiciaire avec le plus souvent l’interdiction de manifester en Ille-et-Vilaine, 3 mineurs ont été convoqués devant le tribunal pour enfants et placés sous contrôle judiciaire ou sous une mesure éducative judiciaire provisoire, dans l’attente de leur jugement.
- 26 personnes ont été convoquées devant le tribunal correctionnel à des audiences futures.
- 19 personnes ont l’obligation d’effectuer un stage de citoyenneté dans le cadre d’une mesure de composition pénale
- 4 mineurs ont été convoqués devant le tribunal pour enfants
- 1 mineur a été convoqué pour la mise en œuvre d’une mesure de réparation pénale
- 2 procédures ont été transmises à l’officier du ministère public s’agissant de la poursuite de contraventions".
Pour le procureur, "pas de systématisme, mais du cas par cas"
Pour le procureur, "ces orientations données correspondent à l’ensemble du spectre des réponses pénales possibles. Il n’y a eu aucun systématisme mais uniquement une appréciation au cas par cas, en fonction de la gravité des faits, des antécédents des mis en cause. C’est là le travail normal conduit par un parquet, même dans une période qui ne l'est pas tout à fait".
5 plaintes contre les forces de sécurité intérieure, 6 signalements
Le parquet de Rennes a été également été destinataire de cinq plaintes visant l’action des Forces de sécurité intérieures depuis janvier .
"Deux des plaignants se sont vus alloués des ITT de un à cinq jours. La gravité des faits dénoncés ne relevant d'une saisine de l'IGPN, l'enquête a été confié au DDSP sous la supervision attentive du parquet."
"Six signalements ont également été faits directement sur la plate-forme de l'IGPN, sans plainte, a indiqué Philippe Astruc. "Et donneront lieu a une réponse circonstanciée aux intéressés. Un de ces signalements pourrait être cependant judiciarisé".