Le traiteur qui a repris la marque LeCoq-Gadby reste en détention provisoire après sa mise en examen pour "viol sur mineur"

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a confirmé ce vendredi 6 décembre 2024 le maintien en détention du restaurateur qui a repris la marque prestigieuse LeCog-Gadby à Rennes, après sa mise en examen pour viol et agression sexuelle sur deux mineurs.

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La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a confirmé le placement en détention ce vendredi 6 décembre 2024 du restaurateur qui avait repris à Rennes (Ille-et-Vilaine) la marque LeCoq-Gadby, après le décès de la patronne de l'hôtel-spa-restaurant Véronique Brégeon il y a deux ans.

L'affaire est instruite par un juge d'instruction de Lorient où Anthony X., a été mis en examen et incarcéré le 21 novembre 2024 pour viol et agression sexuelle sur deux mineurs. Des faits dénoncés par un jeune de 17 ans et un enfant de 10 ans. 

Le mis en cause avait fait appel de cette décision le jeudi 5 décembre. Son appel a été débouté. 

Dès mars 2021, un signalement était parvenu aux gendarmes. Le responsable du Centre de formation des apprentis (CFA) de Vannes avait formé une information préoccupante lorsque l'un de ses élèves avait dénoncé des attouchements de la part de son maître d'apprentissage. 

Entendu un an après les faits, en mai 2022, l'adolescent avait expliqué s'être réveillé "le short baissé" alors que le prévenu se trouvait à côté de lui dans le lit. Un appartement était mis à sa disposition par l'entreprise et il arrivait au maître d'apprentissage de venir y dormir avec l'adolescent. Le jeune garçon dit s'être aussi souvenu avoir été "saisi brusquement par la nuque" et s'être vu infliger "une pénétration anale sans préservatif" et "une pénétration buccale".

Des soupçons de chantage au contrat de travail 

Le jeune homme n'était plus revenu travailler par la suite dans cet établissement. Un établissement au nom prestigieux mais qui n'a plus rien à voir avec l'hôtel bi-centenaire original. Anthony X dirige la société La Tour Carrée, et qui dispose de la marque renommée LeCoq Gadby pour la seule activité traiteur depuis son rachat il y a deux ans à la famille Brégeon.

La mère de l'apprenti, qui connaissait personnellement le mis en cause, avait alors fait savoir "qu'elle comprenait mieux pourquoi son fils n'allait pas bien depuis un an". Elle n'avait pas souhaité déposer plainte pour respecter son choix, mais l'adolescent avait fini par parler en apprenant l'existence de faits présumés de même nature sur un enfant de 10 ans de la famille de son ex-patron.

En janvier 2022, la mère de cet enfant s'était en effet rendue au commissariat de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pour expliquer que son fils, qui dormait chez un membre de la famille, "avait senti une main sur son sexe et avait eu le bas de pyjama baissé". Le trentenaire de son côté, était parti à l'île Maurice juste après ces révélations.

Devant le juge d'instruction, l'enfant - aujourd'hui âgé de 12 ans - a réitéré ses déclarations, selon la présidente de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes ce jeudi 5 décembre 2024.

En avril 2024, le jeune apprenti, lui-même incarcéré pour une autre affaire, s'était confié à sa conseillère d'insertion et de probation (CPIP). Il avait expliqué avoir eu des relations sexuelles avec son maître d'apprentissage dès ses 15 ans, et ce, pendant trois ans, ce qui l'avait fait "plonger dans l'alcool et la drogue". 

La travailleuse sociale chargée de l'accompagner avait aussi fait part de ses craintes sur les pressions qu'aurait subies l'adolescent. L'homme lui aurait demandé de signer un document dans lequel il indiquait avoir menti en échange d'un contrat de travail, ce que le jeune avait accepté. 

Malgré trois courriers envoyés à l'île Maurice et aux Etats-Unis, où le mis en cause a été un temps résident permanent, le juge d'instruction de Lorient n'était alors pas parvenu à convoquer l'intéressé. Un mandat d'arrêt avait donc été émis à son encontre en janvier 2024. Le restaurateur avait aussi été inscrit au Fichier des personnes recherchées (FPR).

Le 21 novembre 2024, le restaurateur a finalement été entendu à Lorient. Il a affirmé qu'il existait un courrier dans lequel "le mineur détaille son mensonge concerté avec sa mère". Ce qui n'a manifestement pas convaincu le juge d'instruction. Le mis en cause a été mis en examen et placé en détention provisoire pour viols sur mineurs. Il demandait ce jeudi 5 décembre 2024 sa remise en liberté pour s'installer au domicile des parents de son compagnon, qui est aussi son associé au sein de La Tour Carrée. Le restaurateur reste aujourd'hui présumé innocent.

Faire émerger la vérité 

"Mon client a pris conscience de l'ampleur de la procédure et sait que c'est dans son intérêt de ne pas contacter les parties civiles", a plaidé Me Sophie Laurent, balayant le risque de pressions redouté par le parquet général.

"Je suis très conscient de la réalité de la situation et du sérieux des faits qui me sont reprochés, je sais que ma présence est indispensable (...) pour faire émerger la vérité", a déclaré le prévenu.

"Sa personnalité nous est peu connue et il est nécessaire, au regard de la nature des faits, de disposer d'un éclairage psychiatrique et psychologique", a pour sa part fait valoir l'avocat général qui réclamait la confirmation de la décision du juge des libertés et de la détention de Lorient.

Ce vendredi 6 décembre 2024, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes s'est rangée à son avis et a maintenu le restaurateur en détention provisoire. 

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