Restos du cœur : une campagne d'hiver préoccupante

Face à une pauvreté croissante, les Restos du cœur lancent leur 38e campagne en Ille-et-Vilaine ce mardi 22 novembre.

Les Restos du Cœur d'Ille-et-Vilaine ouvrent ce mardi 22 novembre leur campagne d'hiver. 980 bénévoles se sont mobilisés pour faire fonctionner les 17 centres d'activités, le Resto-bus et les deux Jardins du Cœur de Rennes et Dinan.

Pour des milliers de Bretilliens, l'hiver sera rude et l'association se prépare à accueillir plus de monde que les années précédentes. 

"La précarité touche tout le monde"

Avec la flambée des prix de l'alimentation, de l'énergie, du carburant et de la vie en général, de nombreuses familles ou personnes seules viennent de basculer dans la pauvreté. Mi-novembre, le Secours Catholique publiait son rapport statistique annuel sur la pauvreté et jugeait la situation préoccupante. Un constat partagé par les Restos du Cœur, qui ouvrent ce mardi 22 novembre leur campagne hivernale. 

"Nous traversons une crise économique et la précarité touche tout le monde : les personnes âgées, les étudiants, les femmes seules... Personne n'est épargné", explique Claude Sauze, président de l'association en Ille-et-Vilaine. Selon lui, l'impact de cette situation s'est fait ressentir dès l'été. "On est passé de 5 000 à 7 000 familles inscrites. C'est une augmentation de 20 % par rapport à l'année dernière". En tout, ce sont près de 15 000 personnes qui ont bénéficié de l'aide alimentaire en Ille-et-Vilaine cet été. 

Sur toute la France, la part des familles aidées par l'association vivant avec moins de la moitié du seuil de pauvreté, c'est-à-dire 551 € par mois, a bondi de 50 à 60 %. Du côté des étudiants, un rapport sur l'évolution de la précarité de l'INSEE publié en septembre dernier montrait que les 25-29 ans sont les plus touchés par la hausse de la précarité en Bretagne. "On reçoit des étudiants", explique Claude Sauze, "mais beaucoup d'entre eux se tournent vers les épiceries solidaires qui sont sur leurs campus. Nous leur donnons nos surplus de nourriture". 

Tous ces chiffres sont alarmants, mais ils ne prennent pas en compte les premiers effets de la crise inflationniste. 

Un nouveau barème d'inscription

Face à l'urgence, les Restos du Cœur ont retravaillé leur barème d'inscription, de façon à accueillir plus de personnes en détresse. "Cela nous a semblé indispensable d'inclure les charges d'électricité et d'eau dans nos calculs. Quand quelqu'un s'inscrit aux Restos du Cœur, il dispose d'un certain nombre de points en fonction de ses moyens.  Avant, on  ne prenait pas en compte les charges locatives, mais aujourd'hui cela a un réel impact sur le reste à vivre d'une personne". 

Pour soutenir les associations d'aide alimentaire face à l'explosion du nombre de demandeurs, le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe a annoncé le 9 septembre dernier une aide de 55 millions d'euros. Des fonds qui vont permettre d'effectuer des achats supplémentaires.

Besoin de dons et de bénévoles

Malgré cette aide du gouvernement, les Restos du Cœur continuent à avoir besoin de dons. "On accueille de plus en plus de personnes et on a donc besoin de plus en plus de dons, notamment des dons financiers pour l'achat de denrée alimentaire". 

Claude Sauze rappelle également que l'association a besoin de bénévoles "même sur une ou deux journées, nous avons besoin de plus de bénévoles. Les tâches sont variées et accessibles à tous : préparations de commande à l'entrepôt, distribution aux personnes accueillies, prospection... Tout le monde peut trouver sa place". 

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