VIDÉO. "Le matin, je pars travailler tout content". De l'ESAT au milieu de travail ordinaire, l'insertion réussie de Philippe

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Le reportage de Valérie Chopin et Vincent Bars ©France 3 Bretagne

C'est l'histoire d'une inclusion réussie. Celle de Philippe qui, à 51 ans, a laissé derrière lui son statut de salarié d'un ESAT pour un emploi en CDI dans un élevage près de Rennes. L'homme, atteint de troubles psychiques, revient de loin. Et a trouvé sa place dans ce que l'on appelle le milieu de travail ordinaire.

Après des années de galère, "d'enfer" ainsi qu'il le dit, Philippe a retrouvé le sourire. Dans cette ferme, près de Rennes, il a même trouvé un emploi en CDI. Jusque-là, l'homme travaillait en ESAT (établissement de service d'aide par le travail), autrefois connu sous le nom de CAT (centre d'aide par le travail). Il s'occupait surtout d'espaces verts. 

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Mais l'envie de rejoindre ce que l'on appelle le milieu de travail ordinaire le taraudait depuis un bon moment. "Quand tous mes soucis ont passé, j'ai commencé à parler de mon projet avec les moniteurs du CAT" relate-t-il.

Ses "soucis" ont démarré à l'adolescence lorsque la mort emporte une personne qui lui est très proche. Il perd pied et enchaîne les hospitalisations. Sa santé mentale se fragilise. Il remonte la pente, doucement, à la force de sa volonté et avec le soutien de l'ESAT.

"Je suis heureux"

A 51 ans, le voilà donc salarié dans un élevage de porcs. Son inclusion dans le monde du travail s'est déroulée pas à pas. Un premier stage dans une ferme, "mais ça prenait pas" sourit Philippe. Retour à l'ESAT. Puis un 2e stage dans cette exploitation près de Rennes où il finit par décrocher un CDI. Il s'y sent à sa place, "et utile, confie-t-il. Je voulais être au contact des bêtes. J'ai pris mes marques avec les cochons, c'était dur au début mais ça me plaît. Je suis heureux. Le matin, je pars travailler tout content".

Lorsqu'il n'est pas avec les animaux, il taille les arbres et arbustes, tond la pelouse, nettoie. "C'est très varié et c'est bien. En plus, ajoute-t-il, je peux me débrouiller tout seul. Les patrons me font confiance".

"Bien intégré"

L'éleveur explique, de son côté, que Philippe est tout d'abord venu trois jours par semaine à la ferme pendant deux ans, grâce au dispositif de mise à disposition de l'ESAT. Une insertion progressive, très encadrée, pour ne pas mettre en péril l'équilibre psychique du salarié. "Il s'est bien intégré, raconte Jean-Bastien Trubert. Au bout de deux ans, on a dû choisir : soit on arrêtait la mise à disposition car elle est limitée soit on continuait vers l'embauche. On l'a embauché".

Le producteur de porcs a pris le temps pour guider et accompagner Philippe. "Au départ, il faut beaucoup expliquer mais avec lui, c'est rentré assez vite, observe-t-il. On n'est pas tout le temps obligé de lui répéter ce qu'il à à faire. C'est un projet de vie pour lui et on est content d'y avoir contribué".

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