Prix du carburant. Tensions entre E. Macron et les présidents de régions, qui dénoncent "une absence de dialogue"

Les relations entre Emmanuel Macron et les présidents de régions sont tendues. La cause ? Les récentes sorties du chef d'Etat sur les transports et les carburants ont provoqué la colère des présidents de régions. Ils lui reprochent, entre autres, un manque de dialogue et des promesses en l'air. Explications.

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Le pass rail? "Ça n'a pas été travaillé." Les RER métropolitains? "C'est une mauvaise blague". À l'abri des remparts de Saint-Malo, les présidents de régions réunis pour leur congrès annuel ne retiennent pas leurs coups.

Surtout le nordiste Xavier Bertrand, engagé depuis trois semaines dans une passe d'armes sur les carburants. À tel point que M. Macron lui a renvoyé la balle et réclamé "une proposition pour baisser (son) budget", dont une fraction provient d'une taxe sur les carburants.

Mais pas question pour les Hauts-de-France de renoncer à la ponction de 1,8 centime par litre d'essence quand l'Etat capte un euro. L'expérimenté élu de droite ne se prive pas de rappeler qu'il finance déjà "un chèque carburant plus ambitieux" que l'aide de 100 euros reconduite en catastrophe par l'exécutif après l'abandon de la vente à perte "bricolée sur un coin de table".

Entre le Président et les régions, "c'est souvent le bras de fer"

Parole d'opposant plus que de partenaire. Dans l'ordre des choses, puisque la quasi-totalité des provinces sont aux mains de la gauche ou de la droite, mais pas du camp présidentiel, et que chez certains prospèrent des ambitions présidentielles. "Je préfèrerais le dialogue", se défend M. Bertrand, "mais avec ce gouvernement c'est souvent le bras de fer" car "ils ne nous font pas confiance".

Un pluriel superflu, tant les critiques ciblent systématiquement le chef de l'Etat. "Un jacobin" qui s'est "bâti sur un modèle d'homme providentiel", estime le normand Hervé Morin. "Il n'a déjà pas confiance dans son gouvernement, pourquoi voudriez-vous qu'il fasse confiance aux collectivités ? "

De fait, depuis son accession à l'Elysée en 2017 "il n'a jamais reçu tous les présidents de région", regrette Carole Delga. L'occitane, qui représente les 18 grands élus locaux, juge que le président de la République - qui n'a jamais exercé d'autre mandat auparavant - "fait beaucoup d'erreurs liées à son inexpérience et à sa méconnaissance du terrain". Pour ne pas dire du "pays réel".

"Dialogue de sourds"

Tous pointent le paradoxe de cette controverse sur les carburants à l'heure de la planification écologique. "Sur un plein de 100 euros, il y a un euro pour la région, ça n'est pas à la hauteur", relève le breton Loïg Chesnais-Girard, soulignant que "cette taxe sert à faire rouler les trains".

L'équation est complexe, "on ne peut pas se permettre de s'invectiver les uns les autres" car "on est embarqués dans le même bateau", explique-t-il face au port de la cité corsaire.

Evidemment, les régions aimeraient fixer le cap. Mais elles n'ont pas la main sur leurs ressources, et déplorent de concert une baisse des rentrées de TVA. "Si on nous prive de nos moyens, on ne pourra plus investir autant dans les transports", prévient Frank Leroy. Arrivé en début d'année à la tête du Grand Est, il a vite pu constater le "dialogue de sourds" tant décrié. Comme sur ce pass rail annoncé durant l'été "sans en parler une seule fois en préalable aux régions concernées".

Instaurer des "assises des transports", la solution ?

Pour "arrêter cette espèce de méfiance", il suffirait pourtant de "pas grand chose", pense-t-il. "Quelques réunions par-ci, par-là, on ne me fera pas croire que ce n'est pas possible". Les régions vont d'ailleurs demander jeudi des "assises des transports" à Elisabeth Borne, qui viendra clore leur congrès. Mais la moitié des présidents ne seront pas - ou plus - présents pour entendre sa réponse.

"Faut être cohérent", gronde le méridional Renaud Muselier, "il y a la Première ministre, tous les présidents devraient être là". Seul rallié officiel au parti présidentiel, il n'en demeure pas moins farouchement "autonome" vis-à-vis de Paris.

"Ils ne peuvent rien faire sans nous", affirme celui qui se fait fort de n'être "le tiroir-caisse de personne" et de "prendre tout ce (qu'il) peut prendre" auprès de l'Etat comme de l'Europe. "Aide-toi, le ciel t'aidera", en résumé.

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