C'est une des conséquences lointaines de la guerre en Ukraine. Le cargo russe "Vladimir Latyshev" est bloqué au port de Saint-Malo. Il fait l'objet d'une mesure de gel des avoirs des oligarques russes. Depuis deux ans, le navire et son équipage sont contraints de rester à quai. Ambiance à bord.
Cela fait deux ans que le cargo russe "Vladimir Latyshev" est bloqué à quai à Saint-Malo, s’offrant à la vue des passants. Les douanes françaises appliquent les sanctions européennes, sur le gel des avoirs russes, décidées après le début de la guerre en Ukraine. Avec ses141 mètres de long et 16 mètres de large, le bateau ne passe pas inaperçu.
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A bord, la vie continue. Contrôle des salles de machines, entretien du navire, les tâches quotidiennes occupent une bonne partie du temps de l’équipage russe. « En fait, c’est le même travail", raconte Ivan, marin. C’est la même chose que si on était en mer, mais on est arrêté".
C’est la même chose que si on était en mer, mais on est arrêté.
Ivan, marin à bord du "Vladimir Latyshev"
Roulement des effectifs
L’armateur organise le roulement des effectifs à bord. Les marins restent 6 mois, les officiers 4 mois. En poste depuis octobre 2023, Andrei, le 3 e capitaine en deux ans, est frustré de ne pas prendre la mer. "Naturellement, c’est mieux d’être en mer. Mais cette situation, on la prend comme telle. Même si notre envie, c’est de partir".
Autorisés à sortir en ville
L’obligation de rester à quai concerne le navire, les marins, eux, peuvent sortir en ville. Tous les mois, ils sont approvisionnés en nourriture par l’armateur. A 25 ans, Vitalii, second capitaine du cargo, n'a pas d’autre choix que de prendre son mal en patience. "Il y a la télé, les jeux de société, confie-t-il. Grâce à internet, on peut regarder les programmes russes".
« Il y a la télé, les jeux de société. Grâce à internet, on peut regarder les programmes russes.
Vitalii Romanov second capitaine du cargo russe "Vladimir Latyshev"
Risque d’abandon, selon la fédération internationale du transport
Pour la fédération internationale des transports, le risque est que le bateau et son équipage soient abandonnés à terme.
"Il y a toujours des factures à payer, des frais d’avocats, etc, détaille Laure Tallonneau , inspectrice de la Fédération Internationale des Transports. Tous les frais qu’un armateur doit assumer quand le bateau navigue, mais sans avoir les recettes des opérations liées à la marchandise".
Pour le moment, l’avenir du bateau reste incertain. Difficile de dire s’il pourra un jour reprendre la mer.