Incendie de Notre-Dame : "ses cloches rythmaient la capitale", les réactions en Bretagne

La cathédrale Notre-Dame de Paris a vécu un violent incendie maîtrisé ce 16 avril au matin. Dès le début, les soutiens se sont affichés sur les réseaux sociaux, tandis que les cloches d'autres églises ou cathédrales bretonnes résonnaient dans un élan de communion. 


Notre-Dame en proie aux flammes. L'incendie de l'un des lieux les plus visités au monde n'a laissé personne insensible. Alors que le feu se déroule sous les yeux de tous. Les premières réactions se laissent entendre, dans les clochers des autres églises ou cathédrales bretonnes. C'est le cas à Rennes, à Notre-Dame en Saint-Melaine.
 
À Saint-Méloir idem, les cloches se mettent à sonner. 
 
Les églises deviennent dans le même temps un lieu de recueillement pour les croyants, touchés par ce qu'il se passe à Paris. "J'avais fermé l'église et quand on a vu ce qui se passait on a sonné le glas à 21 heures. Des gens sont aussitôt venus, au moins une centaine jusqu'à présent. On a choisi une prière silencieuse de supplication", a expliqué à l'AFP le père Nicolas Guillou, curé de la paroisse de Saint-Melaine. "On ressent une souffrance, Notre-Dame est le symbole de la matrice chrétienne de la société française", a-t-il ajouté, alors que de nombreux croyants, souvent jeunes, priaient devant l'autel.


"Voir la flèche s'effondrer m'a rendu muet"


Monseigneur d'Ornellas, archevêque de Rennes connaissait bien Notre-Dame. Il a été le secrétaire particulier du cardinal Lustiger, archevêque de Paris de 1986 à 1991, et vicaire général et évêque auxiliaire de Paris, de 1997 à 2006. Dans un communiqué, il exprime son émotion et son soutien aux catholiques qui devaient se rassembler à Notre-Dame notamment en vue de la célébration de Pâques.  
 

Combien de fois ai-je célébré dans cette Cathédrale. Notre-Dame est si extraordinaire par sa beauté et par son histoire ! 


"Je pense aux catholiques de Paris, à leur archevêque, Mgr Michel Aupetit, qui sont accablés par ce feu. Ils devaient se rassembler à Notre-Dame ce mercredi Saint au cœur de la Semaine Sainte avant la fête de Pâques. Je prie pour eux et pour les pompiers en qui nous mettons tant d’espoir. Je sais ce que signifie pour les parisiens leur Cathédrale. Ses cloches rythmaient la capitale. Ses orgues ont enthousiasmé et élevé tant de chercheurs d’harmonie. J’invite les catholiques du diocèse de Rennes à s’associer à la peine des parisiens."

"Notre-Dame est au cœur de la France. Elle rayonne en Europe et au-delà. Elle est le témoin d’une histoire prodigieuse. Elle rayonne à travers le monde la culture européenne. Notre-Dame de Paris, sur son île, parle à tout le monde. Elle est une des plus significatives expressions de l’âme française. Je suis sûr que nous serons tous heureux de sa reconstruction à l’identique car Notre-Dame n’a pas fini de rassembler et de parler d’espérance."


Des messages de soutien adressés aux pompiers


Les soldats du feu sont aussi au coeur des messages de soutien. Plusieurs élus politiques de la région saluent leur courage et dévouement alors que les risques sont grands, comme Nathalie Appéré, maire de Rennes.
 


Florian Bachelier, député en Ille-et-Vilaine et premier questeur à l'Assemblée nationale évoque "la tristesse de toute la nation" et s'adresse aux pompiers "Courage à nos soldats du feu".
 


Des dons déjà annoncés pour la reconstruction


Très vite, des dons financiers sont annoncés, pour assurer la reconstruction de Notre-Dame. La famille du milliardaire Pinault, qui contrôle le groupe de luxe Kering prévoit de débloquer 100 millions d'euros pour Notre-Dame.
 


Des élus comme David Robo à Vannes indiquent que leur ville participera à l'appel à souscription.


Une solidarité financière aussi actée par la région Bretagne, par le biais de Loig Chesnais-Girard.
   
"La Ville de Quimper, siège de la cathédrale Saint Corentin, membre du Réseau des Villes - Cathédrales, répondra elle-même à cet appel en apportant sa contribution à la reconstruction de Notre Dame de Paris" indique également la ville de Quimper qui rejoint le mouvement de solidarité.


L'incendie à Notre-Dame, ce que l'on sait


Un feu qui part des combles, une flèche qui s'effondre et un monument historique qui menace de vaciller : voilà ce que l'on sait du violent incendie qui a ravagé l'emblématique cathédrale Notre-Dame de Paris avant d'être maîtrisé tôt mardi. 

L'incendie a pris vers 18 h 50. "J'étais pas loin, j'ai vu les fumées. Au départ je pensais que c'était l'Hôtel-Dieu et puis en fait j'ai compris que c'était la cathédrale. Je suis arrivé, les cendres ont commencé à tomber", raconte Olivier De Chalus, le responsable des guides bénévoles de la cathédrale. Le feu est parti des combles, puis s'est propagé extrêmement vite a une grande partie du toit.

Les flammes ont dévoré la charpente, longue de plus de 100 mètres et baptisée..."la forêt": "En raison du grand nombre de poutres qu'il a fallu utiliser pour la mettre en place, chaque poutre provenant d'un arbre". Une enquête a été ouverte pour "destruction involontaire par incendie", a annoncé le parquet de Paris. La piste d'un départ de feu accidentel depuis le chantier en cours sur le toit de la cathédrale "retient l'attention des enquêteurs en l'état des investigations", a précisé une source proche du dossier. Les ouvriers du chantier étaient entendus dans la nuit par les enquêteurs, selon le parquet.


Incendie "maîtrisé"


Les pompiers ont annoncé tôt mardi que l'incendie était "complètement maîtrisé" et "partiellement éteint". Seuls des "foyers résiduels" demeuraient actifs. Vers 22 h 50, les "deux tours de Notre-Dame (étaient) sauvées" et sa structure "sauvée et préservée dans sa globalité", selon le général Jean-Claude Gallet, commandant de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Dès le départ du feu, un important dispositif de secours a été mis en place. Quatre cents pompiers avec 18 lances à incendie, certains juchés sur des bras mécaniques à des dizaines de mètres de hauteur, ont lutté pour tenter de circonscrire au plus vite le feu. L'eau était pompée directement depuis la Seine située à quelques dizaines de mètres, à l'aide de petites embarcations reliées à d'immenses tuyaux.

Utiliser des canadairs sur le bâtiment était inenvisageable: "Le largage d'eau par avion sur ce type d'édifice pourrait en effet entraîner l'effondrement de l'intégralité de la structure", a tweeté la Sécurité civile.


Quels dégâts ?


Vers 19 h 50, la flèche de la Cathédrale, l'un des symboles de Paris avec ses 93m de hauteur, s'effondre. En quelques heures, une bonne partie du toit de l'édifice semble avoir été réduite en cendres. "L'ensemble de la toiture est sinistrée, l'ensemble de la charpente est détruite, une partie de la voûte s'est effondrée, la flèche n'existe plus", a indiqué mardi au petit matin Gabriel Plus, porte-parole des pompiers de Paris. "Les deux beffrois (parties qui abritent les cloches, ndlr) ont été sauvés", a-t-il ajouté, soulagé, "imaginez : la charpente des beffrois fragilisée, les cloches qui s'effondrent, c'était vraiment notre crainte !" 
 
"L'ensemble des oeuvres d'art qui étaient dans la partie trésor", ont été sauvées, a-t-il également précisé, dont la couronne d'épines et la tunique de Saint Louis. "Des années de travaux" Restaurer le bâtiment prendra "des années de travaux", a estimé le nouveau président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort.   "Nous la rebâtirons", a affirmé peu avant minuit Emmanuel Macron, ajoutant que "le pire a été évité, même si la bataille n'est pas encore totalement gagnée""Pour répondre à de multiples demandes", la Fondation du patrimoine va lancer mardi une "collecte nationale" pour la reconstruction de Notre-Dame, a-t-elle annoncé dans un communiqué à l'AFP. L'espoir est de mise, beaucoup de bretons ont fait le parallèle entre l'incendie de Notre-Dame et celui du Parlement de Bretagne
 
 
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