" Irène Frachon, droit au cœur ", les trois bonnes raisons de voir le film sur France.tv

Après 10 ans de procédure et à l'issue du procès hors norme de l'affaire du Mediator, Irène Frachon revient sur ce scandale sanitaire. Celle par qui " le scandale est arrivé " revient sur le combat de sa vie. " Irène Frachon, droit au cœur ", un film choc à voir et à revoir sur France.tv.

Il aura fallu 10 années d'attente pour enfin voir ce procès se clore. Les laboratoires Servier écopent d'une amende de 2,7 millions d'euros, Jean-Philippe Seta, numéro deux de ces laboratoires, de 4 ans de prison avec sursis, de 90 600 euros d'amende et doit verser près de 12 millions d'euros d'indemnités aux victimes. Enfin, ils sont condamnés solidairement à indemniser les victimes civiles à hauteur de 180 millions d'euros.

Dans le documentaire " Irène Frachon, droit au cœur ",  Anne Richard, réalisatrice, revient sur les dix années de combat d'Irène Frachon et sur ce procès hors norme qui a secoué le monde de la santé, via les témoignages de la lanceuse d'alerte. 

Le film : "Irène Frachon, droit au coeur"

 

Voici trois bonnes raisons de le voir sur France.tv

1. Parce que c'est Irène Frachon

Irène Frachon est une pneumologue au CHU de Brest. En 2007 elle constate des cas d'atteintes cardiaques chez des patients, qui sont ou ont été traités par le benfluorex (principe actif du Mediator). C'est un médicament initialement créé pour traiter le diabète dont on s'est également rendu compte qu'il avait également un effet coupe-faim. 

Alertée un peu plus tôt sur des problèmes similaires dus à une molécule de la même famille également commercialisée par les laboratoires Servier, l'isoméride, celle que l'on surnomme " la fille de Brest " débute alors une longue étude épidémiologique.

Pendant deux ans, elle recense les cas et réussi à obtenir le retrait du médicament en novembre 2009 par l'ANSM. Pendant ses 33 ans de commercialisation, 5 millions de Français ont consommé du Mediator, presque 2 000 en sont morts, et beaucoup d’autres dont on ignore encore le chiffre, ont été atteints par de graves lésions cardiaques.

Très vite, Irène Frachon devient une héroïne aux yeux des médias, la lanceuse d’alerte la plus célèbre de France. 

L'affaire éclate véritablement en juin 2010 lorsqu'Irène Frachon publie le livre « Mediator 150 mg- Combien de morts ? » chez l'éditeur  Dialogues.

Depuis qu'elle a lancé l'alerte, Irène Frachon n'a jamais cessé de se battre pour rendre justice aux victimes du Mediator bien qu'elle affirme "un procès ne répare rien. C'est complètement illusoire ".

 

2. Pour le regard de la réalisatrice, Anne Richard 

Anne Richard a été la première réalisatrice à s'intéresser à Irène Frachon, alors que le sous-titre du livre de la pneumologue « Mediator 150 mg- Combien de morts ? » venait d'être censuré par la justice, à la demande des laboratoires Servier.

La réalisatrice a donc choisi de suivre Irène Frachon, fascinée par son courage, sa détermination, son calme et son pragmatisme. Anne Richard la décrit comme " Une femme en colère, mais calme. Des phrases fortes, mais simples. Une empêcheuse de tourner en rond sans en avoir l'air avec sa croix protestante et son chignon."  

Elle souligne également "cet acharnement qu’il faut savoir entretenir pour renouveler la patience et l’espoir. Secrètement, j’attendais moi qu’une vérité judiciaire advienne pour voir si l’obsession d’Irène pourrait enfin trouver une fin. "

3. Parce qu'aujourd'hui plus que jamais, la santé est au cœur du débat

Irène Frachon et les victimes du Mediator dénoncent aussi une carence grave de la pharmaco-vigilance dans cette affaire. A l'heure où tous les regards sont tournés vers les laboratoires, le fil raconte ce fait impensable : comment ce médicament, présenté comme un antidiabétique mais largement détourné comme coupe-faim, a-t-il pu être prescrit pendant 33 ans malgré les alertes répétées sur sa dangerosité ?

Utilisé par environ 5 millions de personnes, remboursé par la Sécurité sociale au taux maximal de 65%, il n'a été retiré du marché qu'en novembre 2009. Pourtant, les premières alertes sur sa dangerosité ont été émises dès 1995 et les  premiers cas de graves maladies cardiaques signalés en France en 1999. Le Mediator est tenu pour responsable de centaines de décès.

Les laboratoires Servier se sont toujours inlassablement défendus d'une "volonté délibérée de tromper". "Ils n'ont pas identifié un signal de risque significatif avant 2009", a argué l'un des avocats du groupe, François de Castro. 

Lors de ce procès, d'anciens cadres et experts des autorités de santé ont été jugés. Ils étaient accusés de "conflits d'intérêts" avec Servier, contre lesquels des amendes et des peines de prison avec sursis ont été requises.

 

" Irène Frachon droit au cœur ", un film d'Anne Richard, réalisé par Paris Brest Production pour France 3 Bretagne

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