Dans le Morbihan, cinquième département à accueillir le plus de visiteurs de France, les prix de l’immobilier flambent dans les zones touristiques, notamment dans le Golfe et autour de la presqu’île de Quiberon. La question de l’accès au logement n’est pas nouvelle. Mais cette fois, elle s’invite dans le débat électoral. Et c’est le Rassemblement national qui pourrait en profiter.
Noyée de vacanciers, la presqu’île de Quiberon (Morbihan) est devenue un enfer pour les résidents à l’année, avec un marché de l’immobilier plus que sous tension. Aux européennes, le Rassemblement national (RN) est arrivé en tête avec près de 30% des voix, dix points de plus qu’il y a cinq ans. La crise du logement s’est invitée au cœur de la campagne dans la station balnéaire.
Joël Le Pennec est marin-pêcheur à la retraite. Depuis plusieurs années, il regrette que la situation se dégrade. Son fils de 23 ans a mis plus d’un an à trouver un logement. "Les terrains sont trop chers. Il faut leur donner le pouvoir d’acquérir un logement pour qu’ils restent dans la presqu’île", dit-il. Il votera RN aux législatives.
Il faut donner (aux résidents à l'année) le pouvoir d’acquérir un logement pour qu’ils restent dans la presqu’île!
Un résident qui pense voter RN aux législatives
Les partis politiques, pas conscients de l’ampleur de la crise du logement ?
À Quiberon, les deux tiers des habitations sont des résidences secondaires.
Danielle Robinet vote à droite. Bientôt, elle hébergera sa fille de 45 ans qui vient de trouver un travail. Selon elle, la situation est dans une impasse. "Je vais la loger jusqu’à ce qu’elle trouve un appartement ou une petite maison. Ça va durer combien de temps ?", s’interroge-t-elle. Elle ne compte pas voter RN mais déplore qu’aucun parti "ne donne de solutions pour les logements". Certains habitants ne savent pas encore pour qui voter, mais estiment que les partis politiques ne prennent pas la mesure de la crise du logement.
En attendant, peut-être, des réponses au niveau national, la mairie de Quiberon a décidé d’augmenter la taxe d'habitation sur les résidences secondaires de 60% cette année.