Enfants fauchés à Lorient : la justice ordonne la remise en liberté de la passagère, "les familles meurtries"

La justice vient d'ordonner la remise en liberté de la passagère du véhicule impliqué dans un accident qui a coûté la vie à un enfant de neuf ans et blessé un autre très grièvement le 9 juin dernier.


"La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a ordonné la mise en liberté de la passagère et son placement sous contrôle judiciaire strict comportant notamment l'interdiction d'entrer en contact avec Kylian L", le conducteur du véhicule, a indiqué le parquet général à l'AFP. 
 
La jeune femme âgé de 21 ans se trouvait à bord d'une voiture le 9 juin dernier, laquelle a percuté deux enfants à Lorient. L'un d'eux âgé de 9 ans est décédé. Un autre a été grièvement blessé et est sorti du coma récemment. Lors d'une conférence de presse donnée hier, son père indiquait que sa convalescence allait être longue. La famille s'opposait également à cette remise en liberté. 


Une décision surprenante


"Nous prenons acte, cette décision me surprend, les familles sont plus que meurtries, elles ont l'impression qu'on leur a retiré une deuxième fois leur enfant", a réagi auprès de l'AFP Me Philippe Courtois, avocat des familles, rappelant qu'il y avait toujours "beaucoup de doutes et de zones d'ombres dans le déroulement des faits après l'accident, les conditions de la cavale des deux protagonistes, l'emprise ou non exercée sur la passagère par Kylian, son ex-petit ami".

"La demande de remise en liberté était fondée par son accueil, soit par ses parents, soit par un membre de sa famille à l'autre bout de la France", a-t-il précisé, jugeant toutefois que "les conditions de remise en liberté ne sont pas remplies". "Certes, ce n'est pas elle qui tenait le volant mais j'espère qu'on ne va pas perdre de temps dans les confrontations, les reconstitutions qui vont être nécessaires pour établir la vérité et que cette remise en liberté ne représente pas un risque pour l'instruction",
a ajouté l'avocat.


"C'est une non prise en compte de la famille, des enfants"


"On est surpris de cette décision qui a été difficile à encaisser pour la famille", a déclaré à l'AFP Ahmet Makas, porte-parole de l'association culturelle turque de Lorient, en contact direct avec les familles des victimes.
 

C'est une non prise en considération de la famille, des enfants. Ce sont des choses qui sont graves et qui restent impunies, c'est désolant pour la famille"


A l'annonce de la nouvelle, le père de l'enfant décédé est resté selon lui "sans voix et abasourdi". "C'est comme un coup de massue, on ne s'attendait pas à une décision aussi clémente de la justice", a ajouté M. Makas.

La jeune femme avait été arrêtée le 12 juin à Caudan, non loin des lieux du drame, après s'être présentée spontanément au domicile d'un particulier, après trois jours de cavale. Elle avait été mise en examen deux jours plus tard pour non assistance à mineurs de moins de 15 ans en danger et placée en détention provisoire. Elle encourt une peine maximale de sept ans de prison. 

Contactée, l'avocate de la jeune femme Maître Elodie Grelot n'a pas souhaité répondre à nos questions. 



 
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