Le ministre de l'agriculture a annoncé hier une aide aux apiculteurs pour renouveler leurs essaims. Le Ministère lance aussi une enquête auprès des apiculteurs sur la mortalité durant l'hiver 2017/2018 et ses causes possibles.
Stéphane TRAVERT a annoncé hier par un communiqué de presse, "la mise en place d'un dispositif d'aide exceptionnel à hauteur de
3 millions d'euros pour les apiculteurs "impactés" par les mortalités d'abeilles".
Selon le ministère, une enquête qualitative menée par la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL) auprès des Directions Régionales de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt ( DRAAF) sur les mortalités apicoles de l’hiver 2017/2018, a mis en lumière une augmentation des mortalités d'abeilles par rapport aux hivers précédents en Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Provence-Alpes-Côte-D’azur et Bourgogne-Franche- Comté principalement.
Stéphane TRAVERT, Ministre de l’agriculture et de l’alimentation, a donc décidé de mettre en place un dispositif d'aide exceptionnel pour les apiculteurs concernés. Ce dispositif, qui sera effectif d’ici fin septembre, prendra la forme d'une aide au renouvellement du cheptel apicole (aide à l'achat d'essaims). L’enveloppe consacrée à cette aide sera d’un montant de 3M€.
Sans s'attaquer aux causes, cette aide pourrait bien ne sauver ni les abeilles ni les apiculteurs
Le montant de l'enveloppe global parait conséquent, mais les modalités d'application de ses aides ne sont pas encore fixées.
Gilles Lanio, Président de l'Union Nationale de l'Apiculture Française (UNAF) est apiculteur dans le Morbihan. Il craint que cette aide n'arrive trop tard pour certains apiculteurs. Ceux qui n'ont plus de production depuis l'hiver dernier ont souvent déjà mis la clé sous la porte faute de revenus. Selon Gilles Lanio, si l'aide est de 3000 euros pour subventionner un achat d'essaims de 15000 euros, faudrait-il encore que l'apiculteur dispose d'une solide trésorerie pour financer les 12000 euros restant et bénéficier de l'aide.
Une affaire d'argent, mais pas seulement : pour l'apiculteur c'est surtout aux causes qu'il faut s'attaquer. Or pour l'heure de trop nombreux pesticides sont toujours utilisés...
Si le milieu ne change pas, je suis très pessimiste sur le futur" (Gille Lanio)
Pour Joël Labbé Sénateur du Morbihan sous l'étiquette Europe Écologie, Les Verts (EELV) "on a beau dire que c'est multifactoriel, l'aspect environnemental est essentiel pour l'abeille comme pour les autres insectes pollinisateurs".
Pour l'élu écologiste aussi il y a urgence à modifier les pratiques agricoles et cesser d'utiliser la plupart des insecticides à commencer par les néonicotinoïdes, redoutables pour les abeilles.
Cette année en Bretagne 20 000 ruches ont été rayées de la carte.