La cour d'appel de Rennes a aggravé, ce jeudi 14 décembre 2023, la condamnation du skipper responsable du naufrage au large de l'île de Groix (Morbihan) de son voilier, qui avait coûté la vie à une mère de famille en janvier 2020. Il a été condamné à 2 ans de prison, dont 15 mois avec sursis.
Le skipper responsable d'un naufrage mortel au large de l'île de Froix (Morbihan) début 2020 a été condamné par la cour d'appel de Rennes à deux ans de prison, dont quinze mois avec sursis, ce jeudi 14 décembre.
Le tribunal maritime de Brest avait condamné en première instance Jean-Luc XXX, skipper chevronné de Vannes (Morbihan) âgé de 60 ans, à neuf mois de prison ferme et autant avec sursis pour homicide et blessures involontaires. Il lui était aussi reproché de ne pas avoir respecté la réglementation en matière d'allumage de feux, et il lui avait été interdit de naviguer pendant trois ans.
La cour d'appel de Rennes a confirmé cette semaine le principe de sa culpabilité, et a aggravé sa peine alors que le parquet général réclamait "la confirmation" pure et simple du premier jugement. L'accident avait coûté la vie à une mère de famille le 9 janvier 2020, suite à de "nombreuses fractures". Trois membres de l'équipage, tous amis du capitaine, avaient été blessés dans cette affaire.
Interdiction d'exercer pendant deux ans
Il purgera ses neuf mois de prison ferme sous la forme d'une détention domiciliaire sous surveillance électronique (DDSE), c'est-à-dire muni d'un bracelet électronique. La cour d'appel a fait savoir que les modalités de cette DDSE seront à préciser avec le juge d'application des peines.
Les juges ont également retiré "pendant deux ans" les diplômes du skipper en matière de navigation, qui ne pourra donc plus exercer son métier jusqu'en décembre 2025.
Pas d'excuses
Les débats devant la 11e chambre de la cour d'appel de Rennes, avaient duré près de huit heures le 5 octobre 2023 : l'avocat de la défense, Me Jean-Charles Scale, avait pour sa part plaidé la relaxe totale de son client et fustigé cette "condamnation sociale" prononcée en première instance. Aucune excuse n'avait été formulée par le skipper, comme en première instance.
"La famille n'en peut plus de voir ce comportement, elle était en colère et aujourd'hui elle est en fureur", avait de son côté déploré Me Matthieu Herla, l'avocat des enfants de la victime du naufrage. L'attitude de Jean-Luc XXX était, selon lui, "dénuée de toute humanité".