Le SKY III est-il ou non un bateau poubelle ? Non, conclut finalement la mission d’évaluation dépêchée par la préfecture maritime de l'Atlantique à bord de l’ancien brise-glace au mouillage au large de l’Ile de Groix, et battant pavillon tanzanien. L'association Mor Glaz et la fédération internationale des ouvriers du transport, actifs sur le dossier, sont dépités.
Le Sky III, navire de 1956 battant pavillon tanzanien, va pouvoir reprendre sa route. Depuis le vendredi 1er décembre, il était immobilisé entre l'Ile de Groix et Lorient.
L’association Mor Glaz, notamment, avait alerté sur les questions de sécurité et les conditions de vie à bord. Une rixe avait d'ailleurs éclaté au sein de l'équipage de 9 personnes, et 3 Géorgiens avaient demandé à être débarqués pour raisons de sécurité.
Ce lundi 4 décembre, les images que nous avait transmises Laure Tallonneau, de la Fédération internationale des ouvriers du transport, corroboraient l'état de délabrement du bateau.
La Prémar autorise le bateau à reprendre la mer
Ce mardi 5 décembre, la préfecture maritime en a donc décidé autrement.
Au terme d’une mission d’évaluation et d’intervention menée à bord par un membre du Centre de Sécurité des navires de Lorient, un gendarme maritime, accompagnée d’un pilote du port, la Préfecture maritime indique que "les conclusions sont rassurantes, à la fois sur l’état du bâtiment, et les conditions de vie de l’équipage".
Toujours selon la Prémar, "le bateau est très propre, l’habitabilité satisfaisante. Il y a de la nourriture et des boissons en quantité suffisante, frigos et congélateurs fonctionnent, les sanitaires sont opérationnels, et les cabines sont propres. Les équipements de sécurité ont été testés, ils fonctionnent. Sur la partie avarie, ajoute la Premar, le bateau était dans l’attente d’une pièce pour réparer. Elle est arrivée, les réparations ont été faites".
"Si le bateau est vieux, termine la Premar, son état a été jugé correct au moment du passage de l’équipe".
L'association Mor Glaz dépitée
En fin d’après-midi, après avoir effectué sa réparation, il a été autorisé à rejoindre un nouveau point de mouillage à proximité de Belle-Ile pour y attendre des conditions météorologiques favorables pour son transit vers la Méditerranée.
Jean-Paul Hellequin, de l’association Mor Glaz, n’est pas surpris. « Les autorités françaises veulent se débarrasser le plus vite possible de ce navire. Je suis surpris que la Premar, qui a en charge les bâtiments en mer, soit aussi clémente ».
Les conclusions de la Premar vont à l’encontre des images que Laure Talonneau nous a envoyées hier.
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Les trois marins géorgiens débarqués
Quant aux trois marins géorgiens qui avaient demandé à quitter le navire après une rixe à bord ce week-end, ils ont bien été débarqués. Et confiés dans un premier temps aux services de la Douane.
Le bateau, et son équipage désormais réduit à 6 hommes, doivent reprendre la mer après réparation. Quand les conditions météo le lui permettront.
Ce qui pose là encore un problème, selon Jean-Paul Hellequin. "Les trois Géorgiens sont en passe de rentrer chez eux. Le navire est en sous-effectif, ils sont six marins au lieu de neuf, il ne devrait pas pouvoir reprendre la mer".
"Je suis catastrophée, renchérit Laure Tallonneau, de la Fédération internationale des ouvriers du transport. Les autorités françaises veulent se débarasser le plus vite possible de ce navire. En octobre, quand le anvire est parti de Rotterdam, le mécanicien grec n'avait pas voulu reprendre la mer tellement c'était dangereux. Et là, on autorise le bateau à repartir sans même avoir constaté la réparation!"
Avant cette escale forcée dans les eaux bretonnes, le Sky III devait rallier le port de Limassol, à Chypre pour y subir des réparations.