Témoignages. "Obligés de dîner en famille, de faire des cadeaux, d'être heureux". Pourquoi ils n'aiment pas Noël

Publié le Écrit par Quentin Cezard
partager cet article :

Pour elle, Noël est "angoissant", voire "l'enfer". Pour lui, c'est une fête "hypocrite", paradis de la surconsommation loin des valeurs prônées en apparence. Rencontre avec ces "monstres sans âme" qui n'aiment pas Noël.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Tout le mois de décembre me déprime." Si Laure ne se dit pas complètement natalophobe, cette Rennaise quarantenaire n'aime ni Noël, ni le Nouvel an. "C'est surtout ce côté obligation qui ne me plaît pas. Il y a une injonction à faire Noël en famille, à se retrouver, à ne pas être seul." 

"Je suis un monstre sans âme"

Comme la dinde de Noël, Franck lui est "gavé" par cette fête. "Même si on s’en fout, ça s’impose à vous. On n’a pas le choix. Vous êtes obligés de faire le dîner de famille, obligés de faire des cadeaux. Obligés d'être heureux. Et si je suis contre, je suis un monstre sans âme !"

Si certains sont contents de retrouver leurs proches et de se rassembler, pour d'autres, les fêtes de fin d'année viennent raviver des mauvais souvenirs, des moments difficiles de la vie. "C'est un concentré de tout, explique Laure. Noël, ça nous rappelle tous ceux qui ne sont plus là. Tout ce qui ne va pas dans la famille." "Cela renvoie les gens à leurs solitudes, renchérit Franck, à des choses désagréables."

Noël, une source d'épuisement

Pour d'autres Noël est surtout une source d'épuisement "où on se met en quatre pour voir tout le monde aux quatre coins de la France". Sans parler des courses. "Il y a trop de monde dans les boutiques, s'exclame Elsa, une habitante du Morbihan. On est obligés de faire les cadeaux au même moment pour tout le monde alors qu'on n’a pas forcément d'idée." Laure renchérit : "Les grands centres commerciaux avec les chants de Noël en boucle, c'est horrible !" Elle fait ses cadeaux tout au long de l'année pour éviter cette cohue.

Les fêtes, c'est aussi les marchés, les animations. "À Auray, on ne peut plus se garer avec le marché de Noël et à Lorient, on ne s'entend plus réfléchir avec la fête foraine !" ajoute Elsa. Son entreprise a le malheur de se retrouver en face de ce grand rendez-vous lorientais.

"Hypocrisie et surconsommation"

Chloé et Léa, la vingtaine, sont étudiantes à Auray. Elles ne sont pas natalophobes mais elles regrettent les travers de cette grande fête qui est devenue souvent commerciale et superficielle. "Je n'aime pas la façon dont on le fête aujourd'hui, déclare Chloé. Dans beaucoup de familles, on oublie les valeurs qu'on est censé s'imposer au cours de l'année (surconsommation, torture des animaux, superficialité)."

La "féerie" de Noël vient comme recouvrir de son blanc-manteau les principes environnementaux, éthiques de la société. "En ce moment, je trouve les supermarchés dégoûtants. On se donne des libertés que nous ne sommes pas censés nous accorder. D'un coup tout devient plus ou moins acceptable." 

Léa dénonce "la surconsommation liée aux cadeaux". "Je trouve même fou finalement que les cadeaux soient la préoccupation première, s'étonne Chloé, et pas le moment en lui-même de simplicité. On en oublie son message d'origine : se retrouver en famille et partager."

"La paix, la joie, mon cul !"

Ce monde de consommation, de surconsommation, est aussi dénoncé par Franck. "Tout cela est hypocrite. On parle de la paix, de la joie... Mon cul ! Il faut juste consommer. Il y a même des gens qui s’endettent pour offrir des cadeaux à leurs enfants. Et je ne parle pas de l'écologie. Les illuminations et les milliers de leds dans toutes les villes, à l'heure écologique, c'est aberrant. Et le lendemain, on nous dit que la planète va mal. Mais dire cela, c'est être traité de rabat-joie." Et Laure de conclure : "Vivement 2024 !"

Qu’avez-vous pensé de ce témoignage ?
Cela pourrait vous intéresser :
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information