Un veau a été retrouvé dévoré du côté de Plouray, dans le Morbihan, ce 19 mars 2024. La piste du loup n'est pas écartée. "La façon dont le cadavre est découpé peut laisser un indice" estime l'éleveur.
Plus de cœur, ni de poumons. C'est dans cet état que Gilles Marquet, agriculteur à Plouray, a découvert un veau à moitié dévoré, le 19 mars 2024. Il venait surveiller ses génisses prêtes à mettre bas quand il a fait cette macabre découverte. Il n'en revient toujours pas. "C'est une scène que je n'oublierai jamais", raconte-t-il, encore ému.
L'éleveur, en activité depuis 30 ans, a déjà vu des morsures de chiens ou de renards, mais pour lui, les blessures sont différentes cette fois : "L'animal a dû aller mettre son museau à l'intérieur du corps et prendre les viscères et toutes les parties qui l'intéressaient pour les manger" témoigne-t-il.
C'est une scène que je n'oublierai jamais
Gilles MarquetAgriculteur à Plouray (Morbihan)
L'agriculteur se demande si le loup est à l'origine de cette attaque. Il prévient aussitôt l'un de ses fils, Goulwen, qui a donné l'alerte. Peu habitué à ce genre de procédures et après de nombreux coups de téléphone aux services de l'État, il finit par joindre l'Office français de la biodiversité (OFB).
Le lendemain, des agents procèdent à des analyses et des relevés pour une enquête dans le cadre du plan Loup. Selon Goulwen Marquet, "ils ne peuvent pas affirmer à 100%. Il n'y a pas de caméra, pas de traces ADN de selles ou de poils de loup, mais la façon dont le cadavre est découpé de façon assez chirurgicale, peut laisser un indice".
Le loup, vu pour la première fois en Bretagne en mai 2022, à Berrien dans le Finisère, aperçu aussi au sud de Rennes, puis photographié dans les Côtes d'Armor, aurait-il séjourné cette fois dans le Morbihan ? L'animal est en tout cas capable de parcourir des centaines de kilomètres.
(Avec Romuald Bonnant)