Voile. Un « retour à la base » en juge de paix

A 17 heures, 30 skippers qui viennent de terminer la transat Jacques-Vabre, sur imoca se sont élancés de Fort-de-France pour un « Retour à la base » en solitaire très officiel. Cette Première édition, qui ramènera les marins à Lorient, est qualificative pour le Vendée Globe 2024-2025. Attention, la météo annoncée va mettre les organismes et les bateaux à rude épreuve.

Ils sont à peine remis d’une transat Jacques-Vabre éprouvante. Pourtant, 30 skippers ont largué les amarres ce jeudi 30 novembre, à 17 heures (heure en métropole, midi en Martinique).

Sam Goodchild (For the Planet) s’est arrogé le meilleur départ, vite rattrapé par Jérémie Beyou (Charal), profitant d’une jolie risée dans une brève accalmie entre les grains 

Cette fois, les skippers sont partis en solitaire. Et pour cause, cette première édition du "Retour à la base", 3500 milles (6482 km) entre Fort-de-France et Lorient, sur un parcours adapté, est qualificative et sélective pour le Vendée Globe 2024-25.

Les 30 marins seront rejoints en course, d’ici quelques jours, par deux autres inscrits au Retour à La Base, mais dont la transatlantique aller a pris du retard : Tanguy Le Turquais (Lazare) et Jean Le Cam (Tout Commence en Finistère – Armor Lux). Pas le temps de profiter des charmes de la Martinique, il y a un challenge sportif à relever, et une qualification au Vendée Globe à assurer ! 

Météo chahutée

Les 32 solitaires devront s’attaquer à une série de dépressions en Atlantique Nord.

Le parcours sera aussi exigeant qu’instructif, puisqu’il devrait donner à tous ces prétendants au Vendée Globe un précieux avant-goût des mers du Sud…

 « Bravo de vous lancer sur cette course, faites attention à vous, et avec la fatigue extrême, mettez les curseurs au bon endroit ». Hubert Lemonnier, le directeur de course du Retour à La Base, s’est montré prévenant lors du briefing de veille de départ.
La traversée de l’Atlantique d’Ouest en Est obligera les marins à gagner le Nord, et affronter les dépressions qui s’y forment. 

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Une route similaire au Grand Sud


Habitué du circuit IMOCA depuis 16 ans, Arnaud Boissières (La Mie Câline) est le premier à confirmer : "Le Retour à La Base sera extrêmement intense et dur. On a l’habitude de dire que les transats retours sont plus difficiles que les transats aller et c’est souvent vrai!".


En fait, la route s’apparente un peu à celle du grand Sud. "Nous allons quitter les alizés au près avant d’atteindre un flux d’Ouest, engendré par les zones de basses pressions de l’Atlantique Nord, qui nous poussera vers la Bretagne", explique Nicolas Lunven, skipper d’Holcim-PRB. 

Le train de dépressions annoncé rappelle celui des mers australes, que les candidats au prochain Vendée Globe tenteront d’attraper dans moins d’un an. "L’alizé d’Est va nous obliger à faire du près dans un premier temps, de remonter vers le Nord en tribord amure jusqu’au-dessus des Antilles, détaille Yoann Richomme (Paprec Arkéa). Ensuite, on mettra le clignotant à droite vers les Açores où on devrait être poussé par du vent fort de travers et de portant". 

Attention à la sécurité des marins

A partir du 4 décembre, les choses sérieuses devraient commencer pour les marins. "Les modèles météorologiques convergent avec la formation d’une première dépression sur la côte Est des Etats-Unis, puis d’une seconde avec un creusement potentiellement rapide et une mer qui se formera, a ainsi averti lors du briefing Basile Rochut, consultant météorologue durant toute la course. C’est cette situation qu’il faudra particulièrement surveiller, avec une forte probabilité de trouver plus de 5 mètres de vague à la position Nord de la première porte".

D’ailleurs, le directeur de course se réserve la possibilité de déplacer le point Sud des portes prévues, pour assurer un retour de la flotte en toute sécurité. 

Un véritable galop d’essai pour le Vendée Globe.

  
Il faudra une bonne gestion de course pour mesurer les risques pris et se frayer un chemin dans ce labyrinthe dépressionnaire.

Nous allons disputer une course d’endurance, pas un sprint. 

Sam Goodchild (FOR THE PLANET)


Si ce n’est pas la performance que tous vont chercher, ce sera au moins l’aspect « galop d’essai », si précieux dans leur préparation au tour du monde de l’an prochain. « Affronter en solo et en hiver l’Atlantique Nord, ce sera vraiment utile pour bien se préparer aux mers du Sud que je ne connais pas encore », songe déjà Antoine Cornic (Human Immobilier). Car en janvier 2025, tous espèrent bien avoir à nouveau à faire cette remontée de l’Atlantique Nord pour achever leur grande boucle vers les Sables d’Olonnes...


9 skippers doivent valider leur 1 re phase de qualification au Vendée Globe. Les premières arrivées sont prévues à Lorient La Base à partir du 9 décembre. Il est possible de suivre l'évolution et le classement de la course avec la cartographie

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