"Il faut leur donner envie de venir !" Le combat d'un petit cinéma breton pour faire revenir son public

Crise du Covid et des confinements, crise de l'énergie, les cinémas français ont du mal à sortir la tête de l'eau. Au cinéma Ti Hanok à Auray (56), les équipes multiplient les initiatives pour ramener le public vers les salles obscures. "Il faut leur donner envie de venir !"

Il pleut aujourd'hui à Auray dans le Morbihan (56). Une bonne nouvelle pour Sylvain Lecointre, gérant du cinéma Ti Hanok. Une journée de pluie et c'est l'affluence dans les salles obscures ! Le retour du mauvais temps, il l’attendait presque. Après un été caniculaire catastrophique pour la fréquentation des cinéphiles, il est heureux d'enfin les revoir.

Sur l’année, il est dans la moyenne nationale. "On est sur une baisse de fréquentation de 20 à 30% par rapport à 2019." Le public n’est pas revenu après la crise du Covid et les confinements. "Il y a eu une perte d’habitude du spectateur avec la concurrence des plateformes de streaming". Un constat également fait par le Centre national du cinéma qui a fait paraître ses statistiques mensuelles. 

« Les prix de l’énergie ? On est sur un bon fois trois ! »

Sylvain Lecointre

Pour assombrir un peu plus le tableau, la crise de l’énergie est venue s’ajouter aux préoccupations de Sylvain Lecointre. "Sur le prix de l’énergie, on est sur un bon fois trois. A 7 ou 8 000 euros par mois d’électricité. On a des gros volumes à chauffer et certains projecteurs utilisent des lampes aux Xelon de 6 000 Watts." 

Pour le moment, il a décidé de maintenir le nombre de séances alors que certains de ses confrères réfléchissent aujourd'hui à fermer leur cinéma un ou plusieurs jours de la semaine.

Il n'exclut pas de faire tourner les cinq salles du Ti Hanok en décalé ou de supprimer certaines séances moins attractives en milieu de semaine. Mais pour le moment, il maintient le cap : "On n'est pas qu’une simple entreprise, on est aussi un service public". 

Aller chercher le public 

Le patron du Ti Hanok n’est pas du genre à se lamenter. Face à cette crise de la fréquentation, il a trouvé sa solution : les animations. "Cela a toujours été notre crédo."

Ciné-concert, ciné-club-sandwich, soirée-débat et rencontre avec des réalisateurs, Quizz en salle avec des cadeaux à gagner... "Il faut qu'on aille chercher le public. Les spectateurs doivent trouver quelque chose en plus en venant". Tout est bon pour faire parler du cinéma sur les réseaux et donner envie de venir. 

"L’espoir c’est que ça reparte. On attend d’avoir plusieurs films qui marchent bien en même temps. Il y aura un effet d’entraînement." Un cercle vertueux qui fera revenir, il l’espère, les cinéphiles. 

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