Face à la pénurie, l’Agence de la biomédecine fait un tour de France jusqu’au 11 octobre 2024 pour recruter rapidement et massivement de nouveaux donneurs et donneuses de gamètes. Sylvie Labas, donneuse et receveuse, y a participé comme témoin. Cette ancienne cadre d’entreprise est depuis devenue coach en PMA Solo. Témoignage.
À 40 ans, Sylvie est en bonne santé et a un bon travail. Voilà deux décennies qu'elle est cadre dans le marketing au sein de grandes entreprises. Mais un jour…
"Je suis tombée sur une question de David Laroche « imaginez-vous sur votre lit de mort, quel serait votre plus grand regret ? La réponse a été très spontanée pour moi : ne pas être maman ! " raconte Sylvie.
Célibataire, Sylvie va prendre une décision qui va faire basculer sa vie : faire un enfant toute seule.
Il était prévisible que mon fils allait changer mon quotidien, mais je ne m’attendais pas à être aussi bouleversée
Sylvie Labas
La maternité va transformer Sylvie, qui décide de donner un nouvel élan à sa vie professionnelle.
"Il était prévisible que mon fils allait changer mon quotidien, mais je ne m’attendais pas à être aussi bouleversée " confie-t-elle.
L’expérience est si forte que la jeune maman décide de témoigner et de partager son vécu, car elle sait que le parcours de PMA est long et difficile, surtout quand on est seule.
"Ma volonté est de faire gagner du temps aux femmes. En France, les délais d’attente sont longs pour pouvoir bénéficier d’une PMA et les femmes qui se lancent dans ce parcours approchent souvent de l’âge limite de 43 ans."
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Coach en PMA Solo
Protocoles médicaux, PMA à l’étranger, préparation physique et mentale, depuis sa décision de devenir maman, Sylvie n’a cessé de se documenter.
Désormais, elle met son expérience et ses connaissances au service des femmes, qui envisagent, ou, qui ont décidé de se lancer dans l’aventure d’une PMA en solo.
"Je me suis dit, si je peux aider d’autres femmes à connaître ce bonheur si bouleversant, ce serait chouette ".
Depuis cette année, Sylvie Labas exerce en tant que coach en PMA solo.
Être prête physiquement et mentalement
Suivant les profils des femmes qui font appel à ses services, Sylvie propose une aide à la prise de décision " la décision est souvent longue à prendre. Pour certaines femmes, il faut d’abord faire le deuil d’un schéma familial par exemple " explique-t-elle.
Ensuite, Sylvie informe les femmes sur les différents protocoles médicaux (insémination, Fécondation In Vitro), sur la possibilité de PMA à l’étranger, et les différentes étapes à traverser.
Mais la préparation, physique et mentale, constitue la phase la plus intense de l’accompagnement.
Alimentation, sommeil, stress, perturbateurs endocriniens ou encore activité physique, sont autant de paramètres sur lesquels les femmes peuvent agir pour se donner un maximum de chances de tomber enceintes. Là encore, Sylvie regorge de conseils.
Les blocages émotionnels sont connus de la science. L’idée est de déverrouiller ces aspects pour mettre toutes ses ressources au service de son projet
Sylvie Labas
Quant à la dimension psychologique, elle est omniprésente.
"Les blocages émotionnels sont connus de la science. L’idée est de déverrouiller ces aspects pour mettre toutes ses ressources au service de son projet" résume la coach.
Comment je fais face à mes peurs ? Comment je les contourne ? Comment je me prépare à la grossesse et à l’après ? Comment je crée un village autour de moi pour m’aider quand le bébé sera là ?
Voilà quelques-unes des questions auxquelles les femmes se confrontent et dont les réponses, toutes très personnelles, vont les aider à devenir mère.
Mon idée n’est pas de faire la promotion de la PMA solo
Sylvie Labas
Si Sylvie souhaite aider les femmes à accomplir leur projet de maternité, elle se défend de promouvoir la PMA en solo : "Mon idée n’est pas de faire la promotion de la PMA solo, ni de remplacer les secrétaires médicales ou les médecins. Ce qui m’intéresse, c'est d’aider les femmes à aller au bout de leur envie".
Une explosion des demandes et une pénurie de donneurs
Pour cela, Sylvie rappelle que les femmes seules et les couples ont parfois besoin de dons de spermatozoïdes et d’ovocytes. Or ces derniers manquent cruellement.
En effet, depuis 2021 et la loi élargissant l’accès à la PMA aux couples de femmes et aux femmes non mariées, le nombre de demandes de prise en charge avec don de spermatozoïdes, a explosé, passant de 2 000 demandes en 2021 à 13 000 demandes en 2023.
Or chaque année, seulement 1 600 donneurs et donneuses franchissent le pas, explique l’agence de la biomédecine sur son site.