À cette période de l'année, les huîtres sont une marchandise très convoitée. Depuis un mois, la gendarmerie a lancé son opération de surveillance des parcs ostréicoles de la ria d'Etel à Sainte-Hélène dans le Morbihan. Comme chaque année à la même époque, elle surveille de très près les allées et venues suspectes.
Les huîtres de la ria d’Etel à Sainte-Hélène sont sous haute surveillance avant les fêtes. Les ostréiculteurs savent qu’ils peuvent compter sur la présence des gendarmes pour protéger leurs établissements contre les vols et actes de malveillance.
Cette année encore, la surveillance est renforcée aux abords des établissements conchylicoles et sur les concessions d’huîtres, comme l'explique le chef d'escadron Mathieu Colle, commandant de la compagnie de gendarmerie de Lorient : "C'est un dispositif qu'on a mis en place depuis 10 ans sur ce secteur. Cela répondait à un réel besoin de rassurer les ostréiculteurs sur le terrain mais c'était aussi pour avoir une démarche préventive en les accompagnant tout au long de l'année dans la sécurisation de leurs chantiers ostréicoles".
Chaîne d'alerte par SMS
En cette période tendue où les ostréiculteurs ont le nez dans le guidon et donc sont plus vulnérables, la présence des forces de l'ordre est un véritable soutien. "On a mis en place un système de chaîne d'alertes qui fonctionne par SMS où les ostréiculteurs sont en lien direct avec les brigades locales, de manière à nous faire remonter les informations en temps réel s'ils constatent des repérages suspects", précise le commandant de la compagnie de gendarmerie de Lorient.
Un effet dissuasif
Lorsque le dispositif a été mis en place en 2013, 50 à 60 atteintes aux biens liées au milieu ostréicole avaient été constatés. Depuis, les chiffres sont en chute libre. "Cette année, 3 vols mineurs ont pour l'instant été recensés. L'an dernier, il y a eu 6 faits de ce type, et l'année d'avant, 4 faits. Donc on est vraiment sur des niveaux de délinquance qui ont nettement baissé car on peut penser que la présence massive des forces de l'ordre a un réel effet dissuasif", conclut le chef d'escadron Mathieu Colle.
94 chantiers ostréicoles à surveiller
La zone à couvrir est assez énorme : 94 chantiers ostréicoles à surveiller recouvrant les sites de la ria d'Etel et de Carnac, ce qui oblige à penser les choses en trois dimensions (terre, mer et air), comme le précise le Major Bruno Tromeur qui commande la brigade de surveillance du littoral de la Gendarmerie maritime de Lorient : "On fait des surveillances en mer en semi-rigide et à terre en 4x4 ou à motos tout-terrains qui permettent d'accéder à tous les petits sentiers le long du littoral. On essaie d'être coordonnés".
Hélicoptère avec des caméras infrarouges
Les forces de l'ordre peuvent aussi compter sur l'appui d'un hélicoptère équipé de caméras infrarouges, ce qui permet une grande rapidité d'intervention. "Dès qu'il y a un signalement, notre patrouille va sur site. Si est repérée une plaque d'immatriculation, ça va plus vite et nous permet d'orienter très rapidement nos interventions", ajoute le lieutenant Xavier Morice, commandant de la communauté de brigades de Port-Louis.
60% du chiffre d'affaires annuel
Il y a eu deux vols l'an dernier sur la ria d'Etel. Maxime Nicolas, ostréiculteur sur la rivière d'Etel depuis 4 ans est de ce fait, d'autant plus rassuré par la présence de la gendarmerie : "C'est une période charnière pour nous qui représente 60% de notre chiffre d'affaires annuel, donc on ne peut pas se louper. Il y a eu lundi, une tentative d'intrusion sur le chantier. Par chance, je n'avais rien dans les bassins et rien n'a été volé mais ça montre bien qu'il faut être sur le qui-vive", conclut-il.
Depuis le début du mois de décembre, 36 opérations de contrôle ont été menées et une quarantaine d'ostréiculteurs sensibilisés à la sécurisation de leurs chantiers ostréicoles.