Les représentants de l'ostréiculture française, touchée par l'exposition d'huîtres au virus de la gastro-entérite, ont été reçus vendredi à Paris au ministère de l'Agriculture, qui fait état de 23 zones de production fermées et promet l'activation d'"aides aux entreprises en difficultés".
En raison de la détection de "norovirus", cause la plus courante de gastro-entérite, 23 zones conchylicoles -- essentiellement sur la Manche et la façade Atlantique -- ont été fermées depuis début décembre, et "plus de 400 entreprises sont concernées" par ces restrictions, a détaillé le ministère dans un communiqué.
Le cabinet du ministre Didier Guillaume a reçu vendredi le président du Comité national de la conchyliculture Philippe Le Gal (également représentant de la Bretagne Sud), ainsi que les représentants des comités régionaux de la profession pour la Bretagne Nord et la Normandie/Manche.
Ces interdictions de pêche, collecte et commercialisation sur les bassins de production concernés touche les ostréiculteurs durant une période de forte consommation d'huîtres,
notamment lors des fêtes de fin d'année.
Le ministère a indiqué "demander aux préfets (...) d'identifier au cas par cas les préjudices directs des fermetures de zones" sur les conchyliculteurs, assurant que "l'ensemble des dispositifs d'aides aux entreprises en difficulté seront activés sur la base de ce diagnostic indispensable".
Depuis début décembre 2019, 179 suspicions de "toxi-infection alimentaire collective" liées à la consommation d'huîtres ont été signalées, selon le ministère.
Des arrêtés préfectoraux interdisant la commercialisation des coquillages ont en conséquence été pris dans sept départements -- Charente Maritime (2 zones), Ille-et-Vilaine (2 zones), Morbihan (8 zones), Manche (2 zones), Loire Atlantique (3 zones),Hérault (4 zones) et Calvados (2 zones).
Le ministère, comme les conchyliculteurs, expliquent les contaminations par "les pluies abondantes des dernières semaines" associées à l'épidémie hivernale de gastro-entérites,
certains professionnels dénonçant de surcroît des stations d'épuration qui saturent en cas de fortes intempéries.
Environ 300 personnes travaillant dans la production d'huîtres, et privées de commercialisation pendant la période cruciale des fêtes de fin d'année, avaient manifesté mercredi à Auray (Morbihan) pour réclamer un "plan Marshall" en matière d'assainissement urbain afin enrayer les épisodes de contamination. "La population augmente dans la région et les réseaux d'assainissement ne sont pas dimensionnés comme ils devraient l'être, ce qui fait que les eaux usées sont insuffisamment traitées et une partie des rejets finissent dans la mer", avait alors fait valoir Renan Henry, co-responsables d'un "comité de survie" des ostréiculteurs locaux.