Passe d'armes à l'Assemblée sur le cumul de Jean-Yves Le Drian

Lors des questions au Gouvernement ce mardi, la double casquette de Jean-Yves Le Drian, tête de liste PS pour les Régionales et ministre de la Défense, a donné lieu à une grosse passe d’armes entre Isabelle Le Callennec, députée Les Républicains d’Ille-et-Vilaine, et Manuel Valls.

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Passe d'armes entre Le Callennec et Valls à l'AssembléeAlors que Jean-Yves Le Drian a officialisé sa candidature vendredi dernier comme tête de liste pour les élections régionales en Bretagne et qu'il est déjà donné largement en tête selon un premier sondage, il fait l'objet d'attaque sur son maintien au poste de ministre de la Défense alors qu'il est en campagne pour les scrutins du 6 et 13 décembre. Pour avoir cette double casquette de ministre et de candidat, Jean-Yves Le Drian a eu "l'autorisation" du Chef de l'Etat. Une situation qui, selon le même sondage qui le donne ce jour en tête des intentions de votes, ne conviendrait pas à 58% des Bretons.

"Un avatar de la République" 

C'est d'ailleurs sur ce point du cumul candidat-ministre que la députée Les Républicains de la 5e circonscription d'Ille-et-Vilaine, Isabelle Le Callennec, a attaquée Jean-Yves Le Drian ce mardi après-midi lors des questions au Gouvernement à l'Assemblée Nationale. 

"La France, monsieur le ministre, est en guerre. Vous devriez donc être concentré à 100 % sur l’objectif. Or, depuis vendredi, vous êtes officiellement candidat aux élections régionales en Bretagne. Vous êtes donc un ministre en campagne, exception gouvernementale et nouvel avatar de la République exemplaire de M. Hollande. Comme M. Bartolone, vous allez continuer à utiliser les moyens de l’État à des fins de propagande électorale. À l’issue des élections, le Président de la République décidera de votre sort. Cette allégeance à celui dont la cote de popularité ne cesse de chuter, y compris en Bretagne, est totalement contraire à la capacité d’affirmation et au courage qui font la réputation des Bretons".

"Vous avez trahi la Bretagne"

Et pour la porte-parole de Marc Le Fur, le chef de file Les Républicains de la liste LR-UDI-Modem en Bretagne, de continuer sa charge à l'encontre de Jean-Yves Le Drian : "Et puis d’ailleurs, quelle est la raison profonde de votre souhait de briguer une troisième fois la présidence de la région ? Celle-ci n’a cessé de décliner depuis onze ans que vous-même et vos amis en ont la responsabilité. Elle a pourtant d’immenses atouts, mais aussi de solides défis à relever, économiques, sociaux et environnementaux. Cette région, j’ose le dire, vous l’avez trahie. Au moment des redécoupages, le 6 mai 2009, vous étiez, selon vos dires, un acharné de la réunification; le 18 janvier 2014, vous vous prononciez même pour la dissolution des Pays-de-la-Loire. Chacun sait que, en vérité, vous avez milité pour le statu quo. Cela revenait à tirer une balle dans le pied d’une région déjà affaiblie par les crises à répétition. Pourquoi, comme ministre breton, n’avez-vous pas défendu l’intérêt supérieur des Bretons ?

"Un aveu de faiblesse"

C'est Manuel Valls, le chef du Gouvernement qui a répondu à la députée, faisant l'éloge de Jean-Yves Le Drian. "Madame la députée, s’il y a quelqu’un qui, dans cet hémicycle, confond le débat politique national et la campagne des élections régionales en Bretagne, c’est bien vous. Vous avez salué le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, et votre question est un aveu de faiblesse : vous redoutez le candidat Jean-Yves Le Drian en Bretagne. (....) Jean-Yves Le Drian est aussi un ministre apprécié des Français parce qu’il est un bouclier, un homme d’État, et parce qu’il place l’intérêt général au-dessus des querelles politiques dont vous venez, madame la députée, de vous faire le chantre. (...)  Il est Breton, et laissez les Bretons faire leur choix librement dans quelques semaines. Enfin, il a déjà eu l’occasion de le dire, et nous l’avons nous-mêmes dit, avec le Président de la République : il y a des règles qui s’appliqueront au soir du second tour de l’élection, et chacun les connaît. Je ne doute donc pas des choix qui seront faits par Jean-Yves Le Drian".

Des leçons de ceux qui veulent revenir sur le cumul des mandats

Le Premier ministre a ensuite répondu sur le cumul des postes. "Ceux qui, aujourd’hui, prétendent nous donner des leçons sont les mêmes qui disent vouloir revenir sur le non-cumul des mandats, qu’ils accusent d’être une erreur. Cette règle, nous l’appliquons et continuerons à l’appliquer en 2017 ; plus personne, contrairement à ce que vous racontez et à ce que raconte Nicolas Sarkozy, ne la remettra en cause, car elle représente un approfondissement de la démocratie souhaité par les Français. Alors, madame la députée, cherchez d’autres querelles ; concentrez-vous sur les questions de fond, parlez de l’avenir de la France et de l’avenir de la Bretagne. Jean-Yves Le Drian, lui, gardera son esprit, sa vision de la France et de la Bretagne, car c’est un homme d’État : il faut savoir de temps à autre, madame la députée, se mettre à ce niveau".
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